Ce roman graphique, dont le nom évoque le site turc de Göbedki Tepe, est un conte allégorique autour des relations homme/nature.
On s’attend à une histoire de mégalithes, le site de Göbedki Tepe est un site dédié à des activités cultuelles ou cérémonielles qui tiennent une certaine place dans le roman graphique.
Le graphisme, auquel on adhère ou pas, avec ses nombreuses cases sans texte, rend compte des paysages de la Turquie et du site de Göbedki Tepe.
Le personnage principal, Râht, est en rupture de son groupe. Il vit seul, en accord avec la nature et dialogue avec les animaux, par opposition à son groupe qui chasse et célèbre un dieu tout-puissant qui exige des sacrifices.
Deux gazelles capturées doivent être immolées, puis s’enfuient. La plus jeune parvient à s’échapper et rencontre Râht. Diverses péripéties entraînent le duo vers un autre groupe humain où en vénère le soleil, pourvoyeur de nourriture, où le patriarcat est absent.
Fort de cette expérience Râth tente de revenir vers la colline, mauvaise idée…
Si le roman graphique se situe bien à l’aube de la sédentarisation, la réflexion sur la relation à la nature, sur la religion, sur le pouvoir et la force résonne avec l’actuelle Turquie de l’auteur Firat Yaşa.