La revue Topo publie son nouveau numéro. Si vous ne la connaissez pas encore, vous pouvez vous reporter à cet article de présentation . Pour les autres, partons à la découverte de ce nouvel opus.

Le grand reportage

Il est intitulé «  Portrait-robot de l’homme du futur ». A partir du cas d’une personne qui perd un membre, il aborde la question de la réparation de l’être humain en la distinguant de l’augmentation qui ne s’inscrit pas dans la même logique. Thomas Leroy et Timothé Le Boucher évoquent les « NBIC » c’est-à-dire les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives. Ces quatre domaines sont interconnectés dans le sens où les progrès de chacun améliorent les autres. Le reportage propose sous forme de deux squelettes commentés de comprendre la différence entre réparé et augmenté. Dans ce camp se trouve ce qu’on appelle le courant transhumaniste. Les auteurs présentent quelques-unes des dérives possibles d’un tel système en ciblant sur les GAFA. La bande dessinée est complétée par une explication sur une page qui pose le risque d’une humanité coupée en deux.

Ça part en live

La chronique musicale s’attache à montrer comment le monde de la musique a parlé de l’homosexualité. On voit que les déclarations de quelques stars ont sans doute permis de faire évoluer certaines mentalités. Un rapide historique retrace le parcours de chanteurs ou groupes emblématiques comme Bronski Beat ou Queen.

La question du moment

Aurore Gorius et Nicolas Pinet cherchent à savoir « pourquoi l’Union européenne est-elle autant critiquée ? ». Ils empoignent cette question en prenant comme point de départ le Brexit. Les deux auteurs entreprennent donc d’essayer de comprendre pourquoi un tel désamour pour l’Union européenne. Cette dernière, représentée sous les traits d’une femme blonde, est une façon comme une autre d’incarner ce qui parait souvent lointain. Le propos se veut très informatif et distingue donc six raisons à cette situation, dont des règles budgétaires strictes ou encore l’élargissement avant l’approfondissement.

Kim, les Femen, le chasseur et le peintre

Le tête-à-tête s’intéresse au business Kardashian en montrant qu’elle est célèbre uniquement … « parce qu’elle est célèbre ». Dans une ambiance très différente, Pochep précise qui sont les Femen et donc leurs modes d’action. « Sans contresens » décrypte le mot hacker avec une utile distinction entre ce terme et pirate tandis que « Sans cliché » se focalise sur une étonnante photographie de chasseur de mammouths. « Tranche de l’art » développe la vie agitée du Caravage. Au-delà de sa vie personnelle compliquée, Benoit Preteseille aide à comprendre en quoi un tableau comme « La conversion de Saint Paul » marque une rupture artistique.

Les autres rubriques

Le fidèle lecteur pourra retrouver la rubrique « La science infuse », la suite de la série « le meilleur des mondes possibles » ou encore celle consacrée aux jeux vidéos. L’adolescent intéressé pourra découvrir quelques sites pour créer ses propres jeux, s’il ne les connait pas encore. A propos de la sortie récente de « Valérian », Bernard Génin et Geoffroy Monde réfléchissent aux liens entre bande dessinée et cinéma en montrant qu’ils n’ont rien d’évident. La revue donne aussi à découvrir quelques pages de « Marzi », sorti en 2008, qui raconte avec les yeux d’un enfant la vie quotidienne dans la Pologne communiste des années 80.

Victimes de la mode

En un peu plus de vingt pages, Guillemette Faure et Marion Duclos proposent une enquête sur la mode. En quelques dessins bien sentis, on voit les changements dans la façon de porter le jean des années 80 à aujourd’hui. Un peu de recul historique supplémentaire conduit dans les années 60 et permet de dire un mot sur quelques figures majeures comme Yves Saint-Laurent. Le reportage ne se contente pas de ce regard rétrospectif en allant jusqu’à Garance Doré qui photographie dans la rue ou sur le blog « The Sartorialist » qui compile des looks d’anonymes. Cela se termine par une réflexion et les liens entre vêtement et identité.

Ce nouveau numéro s’inscrit dans la veine des précédents avec des reportages et des rubriques où l’on apprend toujours quelque chose. Une revue incontournable à conseiller à nos moins de 20 ans !

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes