Armand Colin édite un nouveau manuel pour le commentaire de carte topographique à destination des étudiants désireux de réussir un concours (agrégation de géographie, agro-veto, École des Chartes)

Le commentaire de carte topographique


Introduit par un extrait de la carte au 1/25 000 de Beaune, l’ouvrage présente d’abord les concours nécessitant la maîtrise du commentaire de cartes topographiques. L’ENS-Lyon, l’Agro-Veto et les agrégations externes en sont les principaux. La première partie aborde les formes topographiques (plateau, vallée, plaine) et l’ensemble du réseau hydrographique (torrent, rivière). Les 4 chapitres sont focalisés sur un type d’espace précis : les espaces urbains, industriels, énergétiques, montagneux, littoraux. Les textes sont courts, clairs et diversifiés : la métropole est largement étudiée et les territoires ultramarins ne sont pas marginalisés. Le manuel est doté de pages en couleur, ce qui permet de faciliter la lecture des schémas expliquant le vocabulaire spécifique (moraine latérale, vallum, zone d’ablation, interfluve, regard, commandement).

L’organisation est simple, claire et lisible au premier coup d’oeil. Les petits encarts nommés « focus » sont particulièrement utiles et originaux : les couleurs d’une carte IGN au 1/25 000 (le orange des courbes de niveaux s’appellent officiellement le bistre), les éléments sur lesquels le candidat ne doit pas s’attarder (mines, églises, château d’eau, cliniques, moulins). A la page 14, il est indiqué qu’il n’y a « plus aucun (puits de pétrole) exploité en France ». Comment aborder le cas de Parentis, Cazaux ou Itteville ? Bien que très marginale et confidentielle, la production existe.

L’ouvrage se poursuit par une présentation de ressources numériques (un glossaire et les abréviations IGN). Les enseignants du second degré pourront notamment y recourir afin d’affiner les définitions abordées en classe. A la date de l’écriture de ce compte-rendu, la « sélection de rapports de jury de concours » mentionnée à la première page n’a pas encore été mise en ligne.

Les enseignants de collège, de lycée et de classes préparatoires trouveront de très utiles encarts méthodologiques à la fin de l’ouvrage. Un tableau synthétique permet de comprendre l’importance de la problématisation d’une légende de croquis, souvent trop descriptive : l’élève comprend rapidement que le volet descriptif portant sur un figuré (ex : un lotissement) doit être suivi d’une phase explicative (ex : un lotissement, symbole d’une croissance urbaine marquée l’étalement urbain). Un second encart, didactiquement bien construit, s’attache à préciser la manière de réaliser un croquis : les étapes marquées par des aller-retours entre la légende et le cadre, les astuces pour ne pas perdre de temps ou la manière d’éviter des superpositions conduisant à une illisibilité plus forte.

Quelques corrections sont néanmoins nécessaires pour une seconde édition. La source de la carte présente à la page 66 sur les systèmes agricoles est fantaisiste dans cette première édition, « La géothèque » de Jean-Benoît Bouron devient « la géoHuque » de J-B. Boureu. Le schéma représentant le fonctionnement d’un barrage au fil de l’eau confond le « lit mineur » correspondant à la zone inondable avec le lit majeur (page 117). Cet intitulé dans la légende s’oppose au bloc-diagramme 10 de la page 42 (« lit mineur et lit majeur »). Sur le plan graphique, le non-alignement des figurés de certaines légendes provoque une sensation troublante, notamment envers les enseignants s’attachant à demander à leurs élèves de s’appliquer pour aligner les figurés. Dans un autre registre, le « fort du truc » à Bourg-Saint-Maurice devient le « fort du Turc »(page 163). Le titre sur les littoraux à la page 165 est en partie tronquée (« ménagement »). Ces remarques n’entament toutefois la qualité de l’ensemble de l’ouvrage.

Cette première édition risque bien de devenir un classique pour les étudiants de classe préparatoire (ENS-Lyon, Agro-Veto) ou l’agrégation (d’histoire ou de géographie). A la fois didactique, précis et exigeant.

Pour aller plus loin :

Antoine BARONNET @ Clionautes