Le petit ouvrage Architecture des abbayes n’est pas une sortie récente mais une belle découverte réalisée à l’occasion d’une visite dans une abbatiale.
Odile Canneva-Tétu, conservatrice générale honoraire du patrimoine, se propose d’offrir à ses lecteurs une histoire circonstanciée des abbayes, de leurs agencements respectifs mais également des ordres qui s’y rattachent.
L’opuscule s’articule autour de cinq chapitres intitulés respectivement « Origines du monachisme et premières fondations en Occident (IVe-IXe siècle) », « Cluny (Xe-XIIe siècle) », « L’essor de l’après-l’an mil : des fondations monastiques originales (XIe-XIIe siècle) », « L’architecture des cisterciens : un art à son apogée » et « Le temps des troubles et des réformes (XIIIe-XVIIIe siècle) ».
La première partie évoque les différences entre érémitisme et cénobitisme, présente les figures d’ « Antoine le Grand » et de Benoît de Nursie ainsi que le plan du « monastère idéal » de Saint-Gall auquel « se conformeront tous les monastères fondés pendant le haut Moyen-Age (p.11) ».
La deuxième partie s’intéresse à Cluny qui « s’impose comme le monastère majeur du monde occidental » écrit l’auteure page treize. Un encart permet de se familiariser avec les principes de l’architecture clunisienne avec notamment les exemples de Saint-Philibert de Tournus (non rattachée à Cluny) ou de Paray-le-Monial.
La troisième partie revient sur l’éclosion de nouvelles communautés dans la seconde moitié du XIe siècle sur fond de remise en cause de Cluny et de l’ensemble du monachisme cénobitique. Sont ainsi mentionnées tour à tour Étienne de Muret et Saint-Michel de Grandmont, Bruno de Cologne et la Grande Chartreuse (avec un encart sur l’architecture des Chartreux page dix-neuf), Robert D’Arbrissel et Fontevraud, Norbert de Xanten et Prémontré ou encore Bernard de Fontaine et Cîteaux.
La quatrième partie détaille l’architecture et l’organisation des monastères cisterciens. Les sites retenus par les moines et la fonction des bâtiments sont ainsi présentés avec des focus sur les enceintes, la porterie, le carré monastique, l’église abbatiale, le cloître et les éléments qui l’entourent ou encore les bâtiments des convers.
La dernière partie est consacrée aux ordres mendiants (avec des portraits de François d’Assise et de Dominique de Guzman) ainsi qu’à la congrégation de Saint-Maur.
Un ouvrage d’une lecture agréable qui pourra venir en appui de séquences relatives au monde médiéval.
Grégoire Masson