Des Amérindiens, de l’alcool mais aussi des feux de forêt : drôle de cocktail me direz-vous, mais tels sont quelques-uns des ingrédients au menu de ce vingt-sixième numéro de Topo.
Les ados trinquent
Le premier reportage s’intéresse aux jeunes qui sont une cible prioritaire des marques d’alcool. Eric Coder et Marion Mousse rappellent d’abord l’importance de la loi Evin. Ils insistent sur l’image qu’a l’alcool dans notre pays car on l’associe souvent à la convivialité, à l’amitié et à l’indépendance. Quelques chiffres permettent aussi de se rendre compte du phénomène puisque la consommation était de 100 litres par an et par personne en 1975, contre 40 aujourd’hui. L’enquête montre aussi comment les services marketing créent des produits. On estime aujourd’hui que 29 % des 18-24 ans en consomment plusieurs fois par semaine. On peut mesurer aussi l’hypocrisie de certains messages de prévention et on voit aussi l’importance des influenceurs aujourd’hui. Il arrive néanmoins que des marques soient condamnées mais cela reste exceptionnel. Les technologies modernes sont aussi utilisées pour récupérer des informations pour savoir quel alcool et à quel moment le proposer selon les individus. Les marques d’alcool profitent des trous dans la réglementation pour faire leur publicité comme Guiness qui sponsorise le tournoi des 6 nations. D’autres se tournent vers la musique. Le secteur de l’alcool reste puissant comme en témoignent plusieurs chiffres : les ventes de vin et de spiritueux à l’étranger ont rapporté autant que la vente de 126 Airbus. Enfin, il faut se rendre compte que 49 000 décès par an en France sont dus directement à l’alcool.
La planète dans tous ses états
Cécile Cazenave et Vincent Sorel s’intéressent aux feux de forêt en Australie avec les mégafeux. Ils se sont étendus sur une superficie grande comme deux fois la Belgique entre septembre 2019 et février 2020. Le bilan c’est aussi plus d’un milliard d’animaux morts. Si le phénomène a été aussi important cette fois c’est parce que plusieurs phénomènes se sont conjugués : une année très sèche, des températures particulièrement élevées ce qui a notamment abouti à une saison des feux plus précoce que d’habitude. Le tout se déroule dans un pays dirigé par un premier ministre qui est climatosceptique.
Le tour de la planète se poursuit avec un reportage sur les sapins de Noël. Le budget moyen des Français est de 25 euros et 75 % de ceux qui sont vendus en France sont des Nordmann. Le reportage remonte la filière. Les graines viennent de Géorgie puis sont utilisées au Danemark qui a développé une véritable expertise en ce domaine puisqu’il arrive à faire germer 80 % des graines. On s’aperçoit que, comme pour d’autres produits, ceux qui produisent les graines ne sont pas ceux qui sont le mieux payés. Certains essayent d’aller aujourd’hui vers une gestion davantage éco-responsable.
Amérindien et fier de l’être
Le reportage part d’un fait de 2019 relayé sur les réseaux sociaux avec l’opposition de regard entre Nathan, un natif, vétéran de la guerre du Vietnam et un lycéen pro-Trump. Géraldine Ruiz et Vincent Bergier remontent ensuite à 1492 et déroulent l’histoire des Amérindiens depuis cette époque. Depuis les années 70 et à la suite de décisions de justice, ils ont commencé à reprendre en main la maitrise de leurs réserves. On en compte aujourd’hui 310 pour 550 tribus et les Amérindiens sont considérés comme des nations au sein de la nation. Leur situation est très contrastée entre des tribus très pauvres et d’autres réellement prospères. Certains mènent des combats liés à l’écologie. On suit également Tom de la tribu Tulapip. Selon lui, l’homme fait partie de la chaine mais ne la domine pas. On voit aussi quelques stéréotypes et du vocabulaire qu’on utilise pour les désigner. Ils ont récemment remporté une victoire avec l’arrêt d’un oléoduc.
Rubriques
« Ca part en live » raconte l’influence de TikTok pour certains tubes récents. « Tête à tête » propose d’en savoir plus sur Alexandre Navalny. Comme à chaque fois le portrait dressé est contrasté. Cet avocat anti-corruption, qui maitrise parfaitement les réseaux sociaux, apparait comme le principal opposant à Vladimir Poutine. Cette image est celle qui circule en Europe de l’Ouest mais l’homme est aussi un ultranationaliste convaincu et certaines de ses déclarations anciennes peuvent effrayer. « Cash sexe » est consacrée au préservatif et comme d’habitude la rubrique se veut pratique, répondant à des questions comme comment le positionner ou que faire s’il craque ? Pochep se penche sur la pratique du yoga né il y a 5 000 ans en Inde qui allie une approche physique et spirituelle. Christine Rollard explique son métier d’aranéologue. On recense aujourd’hui par exemple plus de 3 000 espèces de mygales dans le monde. Si l’araignée peut effrayer certains en France, elle est vue comme un porte-bonheur en Asie. « Les classiques de Patrique » nous apprend que Dante et « La divine comédie » inspirent fortement notre imaginaire de l’au-delà.
Technologie
« Clair et Net » incite chaque lecteur à tenter l’expérience de googliser son nom pour se rendre compte de son empreinte numérique. Un des auteurs de l’article s’appuie d’ailleurs sur son propre cas pour dresser le bilan. Cela a pu lui permettre de retrouver une partie de sa famille en Indonésie. Cependant il existe aussi des aspects négatifs et il faut aussi distinguer les traces actives que l’on choisit de laisser et les passives sur lesquelles on n’a pas de prise. « Les maîtres du jeu » retracent les différentes étapes de la guerre des consoles. C’est une course sans fin à la technologie la plus réaliste possible. On se rend compte que les leaders sont souvent fragiles puisqu’en 1977 Atari terrassa tous ses concurrents, notamment grâce au jeu Pacman, avant de disparaitre quelques années plus tard au profit d’un combat entre Nintendo et Sega. Le reportage se termine en expliquant que le prochain combat portera sur les questions d’abonnement pour les joueurs.
Au menu du prochain Topo on trouvera un reportage sur le 11 septembre 2001, un autre sur la jeunesse russe qui n’a connu que Poutine comme dirigeant mais aussi une enquête sur Instagram.
Jean-Pierre Costille pour les Clionautes