Le nouveau numéro de Topo se penche sur les influenceurs, la téléréalité mais évoque également la question du genre.

Clash de fin

Le reportage s’intéresse à la saison 4 de l’émission de téléréalité  «  Les vacances des Anges » et insiste sur les disputes entre les candidats. Certains révèlent les mécanismes cachés d’une telle production. Une candidate déclare même qu’elle a l’impression que la signature de l’émission, c’est le harcèlement. Celle-ci est un avatar d’un phénomène né en 2001 avec « Loft Story ». Certains candidats sont devenus des stars suivis par des millions de personnes sur Instagram par exemple. Les temps ont bien changé en vingt ans puisque aujourd’hui les candidats connaissent les codes et leur discours est formaté pour plaire à la production. Plusieurs insistent sur l’importance du montage pour arriver à rendre cela intéressant. Le contrat de travail des participants leur interdit de dévoiler les conditions de tournage. D’autres problématiques se font jour avec la question du salaire des candidats. La sociologue des médias, Nathalie Nadaud-Albertini, pointe plusieurs évolutions de la téléréalité. Elle s’est en tout cas toujours nourrie des scandales qu’elle engendrait, mais aujourd’hui le sexisme ne passe plus.

Teddy, jogging et beauté

« Tête à tête » brosse le portrait de Teddy Riner. Réalisé avant les Jeux Olympiques, il insiste sur le fait que ce sportif vise tous les records. Il a été invaincu pendant 154 combats mais son image ne se résume pas à ses résultats. Habitué des polémiques, il a déclaré que « la France n’est pas un pays de sport ». C’est aussi un redoutable businessman et des chanteurs font référence à lui dans leurs chansons.

« De la tête aux pieds » se penche sur l’histoire du pantalon de jogging.

« Cash sexe » parle de la subjectivité de la beauté. Elle dépend des époques, des lieux et on peut se demander si nous n’aimons pas que ce que nous avons appris à aimer.

Réseaux

Le quatrième volet de l’enquête de Topo insiste sur le blues des influenceurs. Essena O’Neill dénonce la pression de performance et les mises en scène. D’autres stars ont pointé depuis ce qu’elles considèrent comme un monde factice. Beaucoup d’influenceurs font des dépressions ou sont atteints de troubles d’anxiété. Les réseaux sociaux créent des normes toujours plus contraignantes.

« Clair et net » montre qu’à lui seul, le streaming vidéo représenterait 1 % des émissions mondiales de CO2. Pour lutter contre cela, quelques bons réflexes sont rappelés comme le fait de privilégier le wifi ou d’utiliser un économiseur de données. Pourtant, il faut bien garder à l’esprit que ce qui coûte le plus, c’est la production des appareils qui permettent d’aller sur Internet.

La reconnaissance faciale dans l’espace public

La reconnaissance faciale est utilisée dans des actes très anodins du quotidien, comme pour déverrouiller son téléphone. Cependant, l’utilisation d’une telle technologie dans l’espace public pose davantage de questions. Aujourd’hui, il y a deux types de reconnaissance faciale : l’authentification ou l’identification. C’est cette dernière qui est potentiellement problématique puisqu’elle fait référence à une base de données. En France, l’entreprise chinoise Hikvision équipe des centaines de municipalités en caméras de surveillance. Des membres de l’association « La quadrature du Net » s’inquiètent d’une telle situation.

Capitaine de remorqueur

Le monde du travail n’est pas oublié dans la revue avec la découverte du métier de capitaine de remorqueur. On suit celui qui commande « Le Fécamp », un remorqueur qui travaille au Havre. Il aide les géants à manoeuvrer dans le port. Il doit être très réactif et prêt à agir à tout moment. Son bateau de 30 mètres apparait bien petit par rapport aux bateaux qu’il guide.

Question de genre

Renée Greusard et Adèle Verlinden posent la question du genre ou, autrement dit, c’est quoi un garçon, c’est quoi une fille ? Aujourd’hui, la réponse semble moins simple qu’avant. Un enfant sur 2000 nait avec des organes sexuels d’aspect intersexe. Il y a aussi des personnes qui ne se sentent pas de leur sexe. Plusieurs exemples de célébrités sont évoqués comme Hunter Schafer, actrice dans « Hunger games ». Lexia, historienne et autrice, invite à distinguer le corps et l’identité de genre. La société demande aux individus de se conformer aux normes de genre. Le reportage détaille aussi les changements induits par la puberté. Des clichés continuent de circuler comme celui de la taille du pénis en érection donnée à 18 cm par les garçons, là où l’Académie de médecine propose 3 cm de moins.

Le futur n’est pas foutu

Cécile Cazenave et Clara Hervé retracent l’évolution de l’agriculture française depuis 1945. A cette époque, le défi est d’arriver à produire en quantité. On utilise alors beaucoup d’engrais mais les coûts environnementaux d’une telle politique se révélèrent très lourds quelques années plus tard. Aujourd’hui, un autre défi se pose puisque près de la moitié de ce que nous mangeons est produit hors de France. Le Haut Conseil pour le climat ainsi qu’un certain nombre d’experts plaident pour une agriculture française beaucoup plus diversifiée. Ils préconisent aussi de procéder à des rotations de cultures avec des légumineuses capables de capter l’azote contenu naturellement dans l’air pour enrichir les sols. Le reportage s’intéresse aussi au modèle de la PAC, montre le poids des lobbies et n’oublie pas d’insister sur l’importance de la mobilisation citoyenne.

Jamais trop d’art

Le numéro se termine en parlant musique, jeux vidéo ou encore cinéma. Arnaud Meersseman est promoteur de concerts. C’est lui qui a organisé le concert du Bataclan du 13 novembre 2015. Depuis 2018, il dirige la filiale française d’AEG Presents. Il insiste sur les coûts financiers des concerts actuels. Le public veut du spectacle en plus des chansons. Le phénomène Space Invader a commencé en 1998 et, à ce jour, il y a 4169 créatures pixellisées disséminées sur les cinq continents. Côté cinéma, un phénomène se développe depuis plusieurs années. Ainsi, entre 1983 à 2018, sur les vingt plus grands succès annuels du box office, le nombre de films issus d’oeuvres déjà projetées sur un écran est passé de 2 à 16. L’industrie du cinéma fidélise un public en racontant ses histoires en plusieurs films.

Le prochain Topo suivra Lukas qui vit et travaille sur un géant des mers et posera son oeil critique sur les coachs en séduction.