La Boite à Bulles est une maison d’éditions qui publie de très nombreuses Bande Dessinées historiques dont la cliothèque a  régulièrement fait état dans ses recensions. En partenariat avec Belin Education, elle propose une série d’ouvrages pédagogiques présentant les programmes de Terminale de Sciences Economiques et Sociales, ici les tomes 5 et 6 sont consacrées à la croissance économique et aux crises financières.  Ma recension est celle d’une professeure d’histoire-géographie qui n’a pas fait d’économie depuis bien longtemps. Cette lecture m’a confortée dans l’idée qu’il était important de revoir des notions techniques qu’à titre personnel je maîtrise avec modération. Nous sommes en effet amenés à en aborder l’étude dans certains de nos cours d’HGGSP tant certaines notions sont intrinsèquement liées à la géopolitique et à la science politique mais aussi en Tronc Commun principalement avec des élèves ne suivant pas cette spécialité. Je pense par exemple en Première aux cycles d’innovations liées à l’âge industriel et en terminale aux différentes crises économiques (de 29, 73 et 2008). Je suis convaincue que nos approches peuvent se compléter et s’enrichir.  A ce titre, cette BD est un outil particulièrement utile.

L’approche de cette Bande Dessinée est celle d’un manuel étudiant les notions définies par les programmes scolaires. Il a une démarche pédagogique claire avec des frises, des croquis, des portraits d’économistes, des schémas récapitulatifs en fin de chapitre qui résument bien les notions étudiées. Les exemples sont très concrets, ancrés dans la vie quotidienne et les élèves peuvent s’identifier aux personnages représentés. Certaines pages sont parfois un peu trop denses visuellement mais d’une manière générale, on peut souligner le fait que les concepts sont très efficacement abordés.

Le tome 5 sur la croissance économique commence avec une introduction qui explique les différents indicateurs permettant d’évaluer la croissance tels que le PIB, le PIB par habitant, la parité pouvoir d’achat, la distinction entre PIB nominal et PIB réel.

Ce tome étudie ensuite dans un premier chapitre les sources de la croissance économique. Y sont expliqués les notions de facteur travail, facteur capital, de multiplicateur d’investissement, puis le rôle clé de l’innovation et du progrès technique et l’approche de Schumpeter et finalement le rôle des institutions. Le second chapitre s’attarde sur les enjeux et les défis sociaux et écologiques de la croissance économique dans le cadre du développement durable. Une partie très intéressante présente les limites écologiques de la croissance, elle est facilement exploitable en classe de géographie ou en complément du thème portant sur l’environnement.

 

 

Le tome 6 porte quant à lui sur les crises financières. La première partie s’attache à définir ce qu’est une crise financière, à établir une typologie des différentes crises (boursières, obligataire, de change, bancaire) et à expliquer les processus en cause dans la crise des années 30 et dans la crise des subprimes. On peut ici souligner la grande qualité pédagogique des illustrations et des explications consacrées à ces deux crises. J’envisage pour ma part d’utiliser certaines d’entre elles en cours d’histoire de Terminale (p-14-15-16 sur les subprimes) tant elles sont efficaces et claires pour des élèves qui n’étudient pas les SES en spécialité. Le deuxième chapitre est consacré au déroulement des crises financières et aux régulations du système financier. Il est moins exploitable avec nos élèves mais est très intéressant à des fins de culture générale. Ce chapitre explique les causes des crises (paradoxe de la tranquillité, bulles spéculatives, l’aveuglement au désastre), le déclenchement et la propagation des crises au sein des systèmes bancaires, dans l’économie réelle et à l’échelle du monde. Enfin il s’attarde sur les mécanismes de régulation du système bancaire et financier.