Bernard Crochet, dans son ouvrage Vauban et la fortification du royaume, se propose d’établir une synthèse sur le grand ingénieur et son action durant le Grand Siècle.

Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban, est né le 15 mai 1633 à Saint-Léger-de-Foucherets (aujourd’hui Saint-Léger-Vauban dans l’Yonne). D’abord ingénieur ordinaire en 1655, il devient gouverneur de Lille en 1668 et en conçoit la citadelle.En 1678, il devient commissaire général des fortifications puis lieutenant général en 1688. Enfin, en 1703, il est premier ingénieur militaire et maréchal de France. Il décède en 1707.

Vauban n’a pas inventé les fortifications bastionnées. Ce sont les Espagnols, à titre d’exemple, qui ont ainsi réalisé les fortifications bastionnées de Douai ou encore de Cambrai. Bernard Crochet écrit (p.4-5)  que « le système a été inventé par des architectes italiens et s’est répandu dans toute l’Europe. En France, Vauban qui perfectionne plus qu’il n’innove a des précurseurs éminents comme Errard de Bar-le-Duc (1554-1610) et Blaise François de Pagan (1604-1665). Il s’applique à défendre les frontières terrestres et les côtes du royaume de manière plus cohérente, selon la notion de pré carré. A l’origine, le pré carré est une double ligne de défense, composée de vingt-trois places fortes anciennes, qui protègent le Nord-Pas-de-Calais, le plus exposé aux invasions des Impériaux. Vauban s’emploie à mieux structurer le dispositif ».

Expert en poliorcétique (il a participé à 53 sièges de forteresse entre 1652 et 1703), il compte, dans ses « exploits », les prises de Maastricht (1673) et de Luxembourg (1684). Il est l’auteur d’un Mémoire pour servir d’instruction dans la conduite des sièges et d’un Traité de l’attaque des places. Parmi les préconisations de Vauban en matière de siège ou de fortification, on relève une grande importance accordée aux tranchées et à l’artillerie, la création de place d’armes pour y abriter des soldats en nombre, l’emploi de la sape et des mines et l’établissement de « plans types » pour les casernes, les ouvrages d’art ou encore les poudrières.

Vauban a conçu neuf places au total et en a remanié un grand nombre d’autres. Il est à l’origine de trois manières de fortifier : un premier système qui « repose sur des grands bastions avec tenailles et demi-lunes, tenus par de nombreux défenseurs (p.12)» ; un second système qui se « caractérise par des enceintes doubles avec bastions détachés (p.13) » et un troisième système « extrapolé du second » et qui « n’a été appliqué qu’à Neuf-Brisach en 1698 (…). Les demi-lunes comportent à leur gorge un réduit terrassé avec fossé. L’enceinte se caractérise en fait par une série de bastions très en saillie et des demi-lunes, des escarpes à demi revêtues avec des talus à peine visibles depuis le glacis. Des tours bastionnées flanquent la muraille d’enceinte (ibidem) ».

Le petit ouvrage de Bernard Crochet offre un résumé des plus clairs sur Vauban et le système qu’il a mis en place. L’opus comporte, en sus, de nombreux encarts, un glossaire avec un « plan type » d’une forteresse ou encore une recension illustrée de places fortes en France (avec une carte).

Un outil appréciable qui pourra, de manière opportune, venir en appui d’une séquence, notamment en classe de cinquième.