La plongée dans l’univers du Velvet débute par l’enterrement d’Andy Warhol où l’on retrouve les fondateurs, brouillés, du groupe : Lou Reed et John Cale.

La bande dessinée après avoir évoqué leurs adolescences désastreuses respectives, s’attache à présenter la lente constitution de l’un des groupes majeurs de l’histoire du rock.

Reed et Cale se rencontrent chez Pickwick et jouent dans un groupe construit par la maison de disques , « The primitives », avec notamment une chanson nébuleuse « The ostrich » dont les paroles traduites comportent un « fais l’autruche, fais l’autruche ! Fais ce que tu veux, à peu près tout ».

L’échec du groupe n’empêche pas Cale et Reed de rester proches. Ils partagent un galetas et vivent chichement, volant même du bois pour se chauffer. Pour obtenir quelques dollars, ils donnent leur sang ou posent dans des tabloïds en offrant leurs visages à des avis de recherche de criminels.

Le guitariste Sterling Morrison les rejoint bientôt suivi de Maureen Tucker aux percussions.

Le nom de Velvet Underground est choisi à la suite de la présentation d’un ouvrage éponyme trouvé dans un caniveau.

Le son du groupe déconcerte et ne trouve que difficilement son public. C’est au « café bizarre » que le Velvet se fait remarquer par Warhol qui choisit de les convier à la Silver Factory. Le lieu est l’endroit de tous les excès. Il est aussi celui où Warhol et Paul Morrissey « imposent » Nico au groupe et négocient les conditions de réalisation d’un premier album.

Lorsque sort l’iconique « Banana Album », le succès est loin d’être au rendez-vous. Reed, en plus d’être paranoïaque et drogué, se révèle de plus en plus tyrannique. Nico est d’abord évincée avant que Lou Reed ne se paye le luxe de « virer » son deuxième père spirituel, Andy Warhol (ce qui, a priori, n’entachera pas leur relation).

Le deuxième album, White Light/White Heat, ne rencontre pas de succès commercial et les tensions sont telles que Reed, qui se considère comme le leader du groupe, éjecte John Cale de la formation.

En 1973, le groupe n’est plus. Il se reformera, de manière éphémère, notamment à l’occasion d’un hommage à Warhol intitulé « Songs for Drella ».

Le Velvet Underground était, avant lecture de l’opus de Koren Shadmi, une sorte de continent auquel de nombreux artistes appréciés se référaient. C’était également, et surtout, un nom, celui de Lou Reed, qui me renvoyait principalement à sa carrière solo et aux tubes incontournables que sont Walk on the Wild Side ou Perfect day.

L’ouvrage, avec un dessin de qualité, a parfaitement rempli son objectif d’immersion dans l’univers d’un groupe singulier et désormais plus familier.

Oserait-on dire que c’était du « velours » ?

Grégoire Masson@Clionautes