Cet ouvrage reprend les entretiens de l’émission de France Culture Concordance des Temps de Maurice Sartre par Jean-Noël Jeanneney. C’est un recueil des émissions qui concernent l’Antiquité, diffusées de 2000 à 2023.

Il aborde de nombreux thèmes pour faire un va-et-vient entre l’Antiquité (grecque et romaine) et notre monde contemporain, nous permettant de constater les points communs et les différences, les concordances et les discordances entre nos visions et nos pratiques. L’Antiquité est à la fois si proche et si lointaine.

Ce livre est divisé en 3 grands thèmes : Politique, Société et Culture

Tout d’abord, 8 chapitres correspondant à 8 émissions s’intéressent à la concordance – ou non – entre l’Antiquité et notre époque au niveau de la politique, avec des questions fort actuelles : Citoyens (recension de l’émission du 18 mars 2006) ; Amnésie ou Amnistie ? (émission du 19 février 2000) ; Exil, Asile … (22 septembre 2018) ; Aux urnes, Romains (4 février 2012) ; Empire américain, Empire romain (10 mars 2001) ; Espions ! (4 juillet 2015) ; Femmes et pouvoir (18 mars 2023) ; Israël : des Hébreux aux juifs (28 octobre 2006)

Ensuite, 6 chapitres questionnent la société : Paysans (émission du 20 octobre 2012, lors des  Rendez-Vous de l’Histoire de Blois) ; Mercenaires (29 octobre 2011) ; Gaza la rebelle (14 février 2009) ; Racisme ? (8 janvier 2005) ; Pirates (13 avril 2013) ; Épidémies : angoisses et ravages (17 janvier 2015).

Enfin, 4 chapitres sont consacrés à la culture : Mécènes et bienfaiteurs (3 décembre 2005) ; Nus ! (7 juin 2008) ; La Terre, quelles limites ? (10 avril 2021) ; L’homme et le temps (2 juillet 2022).

 

Ces entretiens abordent des thèmes variés permettant de mettre en lumière les points communs et les différences entre notre époque et l’Antiquité.

Notions politiques

Ainsi, dans le chapitre 1 Citoyens, Jean-Noël Jeanneney et Maurice Sartre questionnent les concordances et divergences qui existent entre la notion antique de citoyenneté et notre conception actuelle. Des questions brulantes telles que celles du droit du sang et du droit du sol, dans l’Athènes démocratique et dans notre France contemporaine sont ainsi soulevées et explicitées. Le rôle de transmetteur de citoyenneté des femmes athéniennes qui n’ont pourtant pas le statut de citoyennes ne pose aucun souci à la société antique et lui semble normal. L’obligation incontestée d’une citoyenneté active à Athènes, à l’inverse de la citoyenneté passive que vivent bon nombre de nos concitoyens, montre également que la notion de citoyenneté n’a rien à voir à plus de 2 000 ans d’intervalle.

Et cependant, à la lecture de ce chapitre, on ne peut pas nier que de nombreux points communs existent entre l’Athènes de Périclès et nos citoyennetés contemporaines.

Dans le deuxième chapitre, Amnésie ou Amnistie ?, Jean-Noël Jeanneney tente de comprendre grâce à Maurice Sartre comment les graves troubles ou guerres civiles pouvaient être réglées dans l’Antiquité grecque. Cette résolution a parfois été aux antipodes de nos tentatives actuelles : ainsi est expliqué le cas étonnant de la cité d’Athènes en 403 avant J.-C ., après la lourde défaite contre Sparte, où l’on a tout simplement interdit d’évoquer les « malheurs » de l’époque et en particulier les complicités de certains dans la défaite. Alors qu’au contraire, nos contemporains cherchent à traduire devant la justice et punir les coupables de collaboration. Il y a aussi cette petite cité de Sicile où, après une terrible guerre civile, l’intérêt collectif a primé sur l’intérêt individuel et la volonté de vengeance avec la prise d’une décision étonnante, celle d’obliger d’anciens ennemis à vivre ensemble dans des fraternités, des adelphorhetia. Nous avons du mal à imaginer le bourreau et sa victime cohabiter ensemble, mais la survie de la communauté a imposé la prise d’une telle décision.

Ce qui ne change pas cependant, c’est la nécessité pour une communauté civique d’avoir une histoire commune (parfois rêvée et réécrite).

Dans le troisième chapitre, Exil, Asile …, Jean-Noël Jeanneney évoque le cas de Lesbos et de la crise des migrants, très actuelle, pour nous replonger dans l’Antiquité grecque et constater les nombreux points de convergence entre les visions de l’époque et les nôtres vis-à-vis de l’arrivée d’étrangers. Traditionnellement, l’accueil de l’étranger est vu à la fois comme un honneur et comme un risque. L’étranger est partout car le monde des cités grecques est un monde de forte mobilité. On parle dans ce chapitre de différents types de départs : volontaires, forcés, organisés … Avec les arrivées des « suppliants », protégés dans les temples, tout comme les églises ont longtemps été des lieux de refuge, d’asile.

Les mythes sont également sollicités dans la démonstration des deux historiens, en particulier avec le cas du héros Ulysse. Ce héros est le modèle du migrant, alors qu’il est tout le contraire puisqu’il cherche à rentrer chez lui. Et, une fois qu’il y arrive, il reçoit des accueils très divers.

Aussi, le statut du métèque, longtemps vu comme péjoratif, est en réalité plus positif. Le métèque fait partie à part entière de la cité, même s’il n’est pas citoyen.

Le sort des réfugiés renvoyés dans leur pays aux heures sombres de notre histoire est également évoqué : si Vichy s’est compromis à renvoyer à une mort certaine des réfugiés en Allemagne, les Grecs eux se contentaient de les expulser de la cité.

 

Le 4ème chapitre qui s’intitule Aux urnes, Romains est issu de l’émission du 4 février 2012. 2012, année électorale en France, est l’occasion de revenir sur les concordances entre le vote dans l’Antiquité et le vote de nos jours. Maurice Sartre parle d’une permanence concernant le sentiment que les élections sont un moment important de la vie publique. Même si les Romains votaient beaucoup plus souvent que nous, tous les ans, pour élire leurs magistrats (face au quinquennat présidentiel actuel). On est ainsi en campagne permanente à Rome.

Maurice Sartre rappelle précisément quel était le système de scrutin de l’époque, censitaire et peu démocratique avec l’exclusion légale des plus pauvres du vote. Ainsi, les Romains coupent tout suspens par le système des centuries, à l’inverse du secret qui permet de publier tous les résultats en même temps en France afin de ne pas influencer le vote. Les élections étatsuniennes semblent à ce niveau-là proche du système romain.

Le rôle inattendu des femmes est évoqué par Maurice Sartre dans ce chapitre : si elles n’ont pas le droit de vote, elles tentent tout de même d’influencer les élections à l’aide de graffitis qui soulignent la bonne morale de tel ou tel candidat, à Pompéi par exemple.

Aussi, les candidats à Rome étaient dans la surenchère : dans le dénigrement de leurs adversaires, mais aussi via des cadeaux aux électeurs (nourriture par exemple). Le clientélisme et la corruption y sont monnaie courante.

 

Dans le 5ème chapitre, Empire américain, Empire romain (10 mars 2001), de façon presque prophétique quelques mois avant les attentats du 11 septembre 2001, Jean-Noël Jeanneney et Maurice Sartre discutent des similitudes qui existent entre l’Empire romain fragilisé et les États-Unis impérialistes de Georges Bush Jr, similitudes annonçant une possible chute de l’hégémonie étatsunienne. Certes, l’Empire antique n’est pas assimilable à la puissance mondiale contemporaine, ce ne sont pas deux « Empires » à mettre sur le même plan, mais tous deux défendent la même idée d’universalisme. Cependant, Rome exerçait une domination politique et non culturelle, à l’inverse des États-Unis.

Au niveau économique, on peut comparer la façon de consommer de ces deux entités, qui cherchent en effet à avoir un accès facile et peu cher aux produits de la Terre entière. A l’inverse, il est impossible de transposer la domination actuelle du dollar avec la situation économique de l’Empire romain où coexistaient de nombreux systèmes monétaires. La place de la langue est aussi un point de divergence entre les deux impérialismes.

Il faut donc en fait se garder d’assimiler les deux « Empires » et les visions qu’en ont eu les contemporains malgré les ressemblances soulignées.

 

Le 7ème chapitre s’intitule Femmes et pouvoir (18 mars 2023). Ce sujet très actuel est à étudier avec l’éclairage de la situation des femmes et du pouvoir – politique, économique et social – dans l’Antiquité qui a vu une multitude de cas et d’exceptions à la règle qui faisait des femmes des subordonnées. Des cas illustres, tels que Cléopâtre, sont édifiants. Si elle n’apparait qu’à travers ses relations avec les hommes dans les sources, sous le prisme des fantasmes et stéréotypes de l’époque, il est cependant évident qu’elle fut une femme de pouvoir à part entière. Le cas de Zénobie est aussi étudié dans ce chapitre, montrant que les femmes au pouvoir sont vues comme substitut d’un mari disparu avec des enfants mineurs. Dans tous les cas de femmes au pouvoir évoqués pour l’Antiquité, on retrouve toujours une vision fantasmée et dégradante de la femme. Cette vision a toujours cours actuellement comme l’a montré l’épisode de Cécilé Duflot subissant des moqueries et des gestes obscènes de la part des députés parce qu’elle s’était présentée en robe à l’Assemblée nationale, en France dans les années 2010 et non dans l’Athènes antique …

Il semble, malgré les évolutions et progrès accomplis dans le domaine de l’accession au pouvoir des femmes, qu’il reste malheureusement aujourd’hui des héritages du passé en termes de ragots, préjugés et fantasmes négatifs.

 

La société

Dans le chapitre 12, Racisme ? du 8 janvier 2005, le point d’interrogation a tout son sens. La conception même de racisme est à questionner. On a longtemps pensé que les Grecs et les Romains n’avaient pas développé une pensée raciste organisée mais plutôt une banale discrimination envers les autres peuples. Cependant, avec Benjamin Isaac, on peut considérer qu’il existait un « proto-racisme ».

Maurice Sartre explique dans ce chapitre que les Anciens n’avaient pas la notion de races. Ils ne déniaient pas l’humanité des esclaves par exemple. Par contre ils hiérarchisaient bien les peuples entre eux selon divers critères, l’influence du climat en particulier. La théorie environnementale, développée par Aristote, a en effet eu un grand succès durant l’Antiquité.

Jean Noël Jeanneney questionne ensuite Maurice Sartre sur le rôle qu’a pu avoir le racisme pour justifier l’esclavage et l’impérialisme, en s’appuyant sur un extrait du Péplum Spartacus de Stanley Kubrick. Maurice Sartre explique que des auteurs stoïciens ont rappelé que l’esclave est un homme comme son maître, et que seuls les hasards de l’Histoire ont fait que l’un est libre et l’autre est esclave : on ne peut pas parler de racisme de ce point de vue. Cependant, c’est bien une justification raciale ou ethnique qui permet à Aristote de valider que certains ont droit de vie et de mort sur d’autres. Justification qui peut s’appliquer également à l’impérialisme : les Grecs sont faits pour commander s’ils arrivent à s’entendre.

Aussi, l’Antiquité n’est pas une « machine à développer le racisme » : l’hellénisation et la romanisation sont des « machines à intégrer ». L’historien Hérodote et le géographe Strabon par exemple n’adhèrent pas à la théorie environnementale. Ainsi, Maurice Sartre évoque Isocrate qui écrivait en 380 « Nous ne considérons pas comme Grec celui qui est né grec mais celui qui partage la même éducation que nous ».

 

Le chapitre 14, Épidémies : angoisses et ravages (17 janvier 2015) est donc issu d’une émission réalisée avant la pandémie de Covid.

Jean-Noël Jeanneney part du cas de l’épidémie Ebola et rappelle la prégnance des épidémies dans les préoccupations du Moyen-Âge, mais aussi dans l’Antiquité. Ainsi Maurice Sartre rappelle les enjeux de ces épidémies : le caractère inéluctable, les difficultés de traiter les cadavres, les profiteurs de la maladie par exemple. Il soulève l’hypothèse que face à l’épidémie, les réactions humaines relèveraient peut-être d’un invariant.

Les historiens font ensuite un petit inventaire des épidémies de l’Antiquité, depuis l’Ancien Testament. Dès l’Antiquité, la contagion par l’air et par le regroupement sont mentionnées.

Une partie du chapitre est consacrée à la peste : Thucydide semble décrire la « vaccination » ou « l’auto-vaccination » sans la comprendre, en expliquant qu’un malade qui a réchappé de la maladie peut aller soigner les autres sans retomber malade. Le désarroi est grand cependant face à des phénomènes immunitaires contradictoires.

Les solutions des Anciens pour se protéger peuvent être la fuite, le fait de brûler les cadavres ou la mise à contribution des dieux lorsque la médecine est incapable de guérir. Cependant, le fait que les gens qui se réfugiaient dans les temples mourraient tout autant que les autres a fait perdre, individuellement, confiance dans les dieux. Ou alors les populations accueillent de nouveaux dieux tels Asclépios le dieu guérisseur. Les monastères, mais aussi les armées, ont été très affectés par les épidémies en raison des rassemblements de foule.

Jean-Noël Jeanneney en arrive à la question des bouleversements sociaux provoqués par les épidémies, qui renvoient aussi à l’actualité avec les conséquences économiques du virus Ebola.

Maurice Sartre évoque les conséquences démographiques avec les exemples de la peste d’Athènes (1/4 de la population de l’Attique décimée) et de celle de Justinien pendant laquelle, selon Procope, on enterrait 6 000 à 10 000 morts par jour. 40 % de la population du bassin méditerranéen aurait disparu pendant cette épidémie. Les conséquences sont aussi économiques : on ne construit pratiquement plus (maisons, églises, …). La société est désespérée à la suite des épidémies et elle est également désorganisée avec des familles entières qui disparaissent, avec parfois un renversement des valeurs qui affecte l’ensemble de la société.

 

La Culture

Le chapitre 17, reprenant l’émission La Terre, quelles limites ? du 10 avril 2021, évoque le désir de regarder très loin dans le temps et dans l’espace en temps de confinement, avec l’Égypte, la Grèce et la Rome Antique en comparaison. Quelles étaient les limites de leur monde ? Où s’arrêtait-il ? Était-il plat ou sphérique ? … De nombreuses questions se posent, à la lumière d’un texte de Diodore de Sicile.

Maurice Sartre rappelle que pour les Grecs, le mythe est un élément de la réalité. L’historien évoque son ouvrage de 2021, le Bateau de Palmyre, et le fait qu’il est indispensable de considérer le temps long pour aborder ces questions.

Les Grecs (depuis le Ve siècle sans doute) et les Romains savaient que la Terre était une sphère, même s’ils ne connaissent pas les limites des terres habitées. Les voyages de découverte existaient déjà dans l’Antiquité, comme le voyage financé vers – 600 par le pharaon Nékao pour faire le tour de l’Afrique (et si possible relier la Mer Méditerranée à la Mer rouge). Des marins égyptiens ont donc mis 3 ans pour réussir à faire le tour de l’Afrique, et ce bien avant Vasco de Gama. Et ce ne sont pas les seuls durant l’Antiquité.

Aussi, les régions septentrionales de l’Europe étaient les plus mal connues dans l’Antiquité. Le Grec de Marseille Pythéas a navigué vers – 325 vers ce pays des monstres marins, vers ce pays froid qui inspirait la peur, avec le phénomène effrayant des marées (dans l’Atlantique) inconnu en Méditerranée. Le navigateur est sans doute allé jusqu’en Islande. Il y a constaté l’existence de journées très courtes  et a fait des observations sur les marées.

Les cartes antiques sont des itinéraires : des cartes très allongées avec des routes, des étapes. Pour ce qui est de la connaissance des limites du monde vers l’Orient, de nombreux voyages imprévus (de marins perdus en particulier) ont permis de faire progresser la connaissance, comme on le voit par exemple chez Ptolémée. Entre les voyages d’exploration et le commerce, les Anciens ont pris conscience de l’immensité de l’Asie.

Ainsi, les Anciens ont su « préserver le rêve » en même temps qu’ils voyaient la connaissance des limites de la Terre progresser.

 

Le dernier chapitre de l’ouvrage est intitulé L’homme et le temps (issu de l’émission du 2 juillet 2022).

Le découpage du temps est une construction humaine. Cela n’a jamais été un procédé neutre.

Maurice Sartre nous dit que l’observation du ciel a été un phénomène très précoce, en Chine, en Mésopotamie et ailleurs. Le cycle du jour et de la nuit est bâti sur l’observation du Soleil et de la Lune. Le temps est à la fois « une boucle sans cesse recommencée et une ligne droite fuyant à l’infini ». En fait, la boucle intéresse d’abord les paysans et les savants et la ligne droite intéresse d’abord les philosophes, les historiens et les politiques.

Les Grecs ont très tôt calculé que le retour du soleil se faisait en 365 jours, et la lune en 29 ou 30 jours. Des calendriers luni-solaires sont très tôt adoptés. Les Romains ont créé un mois supplémentaire intercalaire tous les 3 ou 4 ans pour éviter le décalage des saisons.

Chez les Grecs, la découpe et la maîtrise du temps est un signe de souveraineté : chaque cité a son propre découpage (en 12 mois) avec par exemple un début d’année et des noms de mois différents, ce qui crée une certaine « pagaille ». Cela rend très compliqué la datation des lettres et décrets. Les cités tenaient des registres précis, mais quand ils disparaissent on est perdu. Faire une chronologie comprise par toutes les cités grecques aurait été très compliqué. Cependant, à partir de la conquête d’Alexandre, les habitudes de datation commencent à s’harmoniser.

Rome utilise son propre calendrier, avec des mois inégaux et une datation d’après les consuls. César fait une réforme importante en modifiant l’organisation de l’année. Il fait passer Rome d’un calendrier luni-solaire à un calendrier solaire. Ainsi, pour gommer les erreurs accumulées par les nombreux oublis de mois intercalaires, l’année 708 de Rome (46 av JC) compta 445 jours ! Et l’année commence ensuite le 1er janvier et plus le 15 mars.

L’ère de l’Incarnation (avec Jésus comme point de départ) ne se répand qu’au VIIIe siècle, en suivant les calculs d’un moine du VIe siècle, Denys, qui s’est trompé d’au moins 4 ans.

Dans l’islam, l’ère de l’Hégire a été adoptée moins de 20 ans après le voyage de Mahomet, considéré comme le point de départ de l’organisation de la première communauté qui rompt avec le passé : le 22 juillet 622.

Aussi, la dialectique entre Lune et Soleil est au cœur de la réflexion historique : les Arabes ont refusé de compensé le manque de jours pour ne pas troubler l’ordre des mois, ce qui fait que l’année islamique compte plusieurs jours de moins que l’année julienne. Il y avait au départ 622 ans d’écart, et on est en 2022 à seulement 579 ans d’écart.

Après l’échec rapide du calendrier révolutionnaire, on peut parler d’une mondialisation des temps chrétiens aux XIXème-XXème siècles, liée à l’évolution des techniques : 100 000 montres sont vendues par an en Angleterre à la fin du XVIIIème siècle. Jusque là, on utilisait la clepsydre à eau, le sablier et le cadran. La diffusion du train accélère également le mouvement vers un temps universel.

Au début du XXe siècle, les débats sont sur la division du temps selon les fuseaux horaires.

 

 

Ce livre a de nombreuses qualités. Il s’adresse à la fois aux inconditionnels de l’émission de France Culture, mais aussi à ceux qui n’ont pas écouté ces entretiens. Il se lit facilement et est à mettre entre toutes mains : simples curieux ou professeurs d’Histoire y trouveront leur bonheur, de l’anecdote à la rectification de préjugés faux sur l’Antiquité grâce à l’expertise du grand spécialiste de l’Antiquité, Maurice Sartre, qui sait comme toujours passionner ses lecteurs ou auditeurs. Les questions et interventions de Jean-Noël Jeanneney permettent d’aller plus loin et apportent un regard contemporain aux enjeux et questions soulevés.