Cette passionnante biographie de la reine Victoria se lit comme un roman, tant la vie de cette illustre souveraine fut remplie, complexe et marqua son temps ainsi que l’histoire britannique pour finalement donner son nom à une époque, presque un siècle : l’ère victorienne dans toute sa grandeur internationale (l’apogée de l’Empire britannique), son développement (l’avènement de l’industrie), ses conflits (la question irlandaise, les tensions croissantes en Europe), ses contradictions (enrichissement de certains et extrême pauvreté pour d’autres), ses questions sociétales (le puritanisme d’un côté et la décadence des mœurs de l’autre)…

C’est au travers de son journal intime et de ses correspondances personnelles avec ses proches mais aussi ses contemporains les plus marquants que l’on entre dans la vie privée, intime de cette femme ; vie qui s’entremêle sans cesse avec sa vie publique de personnage incontournable, respectée, admirée, au point de finir par être vénérée.

Son enfance et sa jeunesse furent des étapes particulièrement charnières pour la construction de sa personnalité future de femme et de reine, un épisode d’ailleurs assez méconnu. Ce furent des années passées à Kensington quasiment prisonnière d’un système, d’une mère sous influence et de personnalités mal intentionnées qui cherchent à se positionner pour un futur où cette enfant est appelée à régner. Elle développe à ce moment-là une capacité très forte à discerner qui est de confiance ou non, ce qui lui sera fort utile une fois sur le trône.

Son extrême sens du devoir royal alors qu’elle est encore si jeune et déjà isolée, sa volonté ferme de « faire de son mieux » quoi qu’il advienne et sa force de travail tout au long de son si long règne – par-delà les épreuves publiques ou privées, les drames, les deuils – sont caractéristiques de la reine Victoria.

C’était une femme à la personnalité contradictoire, qui détonnait un peu pour une souveraine de cette époque.

Elle appréciait les plaisirs simples de la vie, de la campagne, de la famille même si elle aimait aussi revêtir ses apparats de reine et organiser de grands bals ou banquets.

Elle reconnaissait davantage de qualités humaines chez les gens de petites conditions que chez les plus riches qu’elle côtoyait. Elle détestait l’idée de la maternité, de l’accouchement et les bébés, en particulier l’idée d’avoir une fille, mais tissera ensuite une relation très forte avec sa fille aînée et marier ses enfants sera l’un de ses grands bonheurs pour celle que l’on surnomme la grand-mère de l’Europe.

Elle était fidèle et entière en amitié comme en amour. La figure centrale de sa vie reste son époux Albert, son unique amour dont la mort brisera à jamais Victoria qui ne s’habillera alors plus que de noir et ceci jusqu’à sa mort. Une fois veuve, elle aura deux amitiés chères à son cœur mais très peu conventionnelles pour son rang : celle avec John Brown puis avec Abdoul Karim – décriées notamment par ses enfants.

Pour terminer, il est tentant de faire le parallèle avec son arrière-arrière-petite-fille, la reine Elisabeth, récemment disparue, tant leurs destinées ont des similarités : une longévité exceptionnelle sur le trône, un époux qui fut leur roc, un sens du devoir extrême, une capacité à se relever et se renouveler au fil du temps, des tendances et des époques jusqu’à en devenir intemporelle : deux incarnations de leur temps.

Sans aucun doute des reines d’exception dans l’Histoire.

Présentation du livre sur le site de l’éditeur
« Il y a plus d’un siècle, en 1837, entrait dans l’histoire de l’Angleterre, puis de l’Europe, une jeune reine de 18 ans : la reine Victoria. « Je ferai de mon mieux », disait-elle.
Née en 1819, fille du duc de Kent et de l’archiduchesse Victoire de Saxe et Cobourg, elle épousa son cousin germain le prince Albert de Saxe et Cobourg. Ce dernier, dont elle était follement amoureuse, avec lequel elle eut huit enfants, l’aida à moderniser son pays sur le plan industriel, urbain et technologique.
Veuve à 42 ans, rien ne la consola de la perte de son époux adoré, excepté des serviteurs simples, dévoués et bons : l’Écossais John Brown, l’Indien Abdoul Karim. Elle devint rapidement la souveraine d’un grand empire. Cette « grand-mère de l’Europe », impératrice des Indes, suite aux mariages de ses enfants était une femme simple, sensuelle, douée en chant, en musique, appréciant les hommes beaux, la bonne chère, le whisky dans son thé. Son peuple l’appelait « la reine républicaine ».
Son règne, un des plus longs de l’histoire, dura soixante-cinq ans et marqua le triomphe de l’Empire britannique qui devint la première puissance mondiale. »
Présentation de l’auteur sur le site de l’éditeur
« Hortense Dufour retrace dans cet ouvrage très documenté, et avec le ton qu’on lui connaît, la vie étonnante de cette femme au caractère exceptionnel, arrière-grand-mère de la reine Elizabeth II et personnalité marquante d’un des siècles les plus brillants de l’histoire britannique.
Romancière, Hortense Dufour est aussi l’auteur de nombreuses biographies, pour la plupart consacrées à de grandes figures féminines, Jeanne d’Arc, la reine Margot, Sissi, la Comtesse de Ségur, Marie Antoinette, Colette, George Sand, Marie Stuart, Madame de Pompadour. »