Parmi toutes les œuvres poétiques que le Japon a su nous livrer, l’œuvre du maître Hayao Miyazaki se situe certainement en tête. Le voyage de Shuna, publié ce mois de novembre et traduit pour la première fois en français par Léopold Dahan, ne déroge pas à la règle. Ce recueil illustré, méconnu en Europe, a été rédigé à partir d’un conte folklorique tibétain intitulé le prince qui fut changé en chien. Publié une première fois en 1983 au Japon, les éditions Sarbacane nous propose ici la première partie de cette histoire inédite où nous retrouvons toutes les thématiques présentes dans l’œuvre connue de Miyazaki : le voyage initiatique, la question écologique et les rapports entre l’Homme et la Nature, mais aussi plus globalement les relations humaines autant d’éléments qui feront que le connaisseur retrouvera dans ce Voyage autant d’éléments développés dans Princesse Mononoke ou Nausicaa.
Shuna, prince d’une contrée miséreuse, regarde impuissant ses sujets souffrir de la faim. Que faire ? comment faire en sorte que la terre stérile produise à nouveau des céréales ? Le jeune prince se lance alors dans un voyage pour trouver une « contrée lointaine, à l’ouest, là où s’arrête la terre » et où pousse une graine miraculeuse susceptible de sauver son peuple. Shuna décide de partir avec son Yakkuru chercher ces mystérieuses graines. Le voyage, passe par des contrées désertées où les traces de l’Homme s’efface inexorablement, et est parsemé de rencontres (un mystérieux vieillard, une jeune esclave Théa), d’épreuves, (les goules mangeuses d’hommes) avant que notre héros arrive à la Terre des êtres divins, trouve les graines et davantage.
La beauté graphique et la mise en page font de cet album, comme toutes les histoires de Miyazaki une référence à ne surtout pas manquer …