La commémoration de la Première Guerre mondiale est en train de s’achever mais le sujet continue de susciter de nombreuses publications scientifiques ou pédagogiques.
GéoAdo consacre donc au conflit un numéro hors-série structuré en trois temps principaux : la vie au front, la vie à l’arrière et après la guerre.

Cartes, origines et chronologie
Avant d’aborder ces thèmes, GéoAdo rappelle d’abord quelques faits sur le conflit sous forme d’une carte d’Europe en 1914 et 1923, d’une double page sur les origines de la guerre et d’une autre qui résume sous forme d’une chronologie 52 mois de guerre. Précisons que tout au long de ce numéro, la revue mélange documents d’époque et créations contemporaines avec de la bande dessinée.

La vie au front
L’article introductif de cette partie rappelle que le 22 août 1914 vit la mort de 27 000 soldats français. L’accent est ensuite mis sur la diversité des combattants en parlant des Sammies, des Zouaves ou encore des troupes indiennes, une façon parmi tant d’autres de montrer qu’il s’agit bien d’une guerre mondiale. On plonge ensuite dans les tranchées. La bataille de Verdun a droit à six pages alternant faits historiques et surtout une large place est laissée à l’idée de la mémoire à travers une rencontre avec des adolescents de cette ville. Le quotidien des soldats est évoqué par l’intermédiaire du courrier car il faut se rappeler que plus de quatre millions de lettres étaient quotidiennement échangées durant toute la guerre. On trouve aussi un visuel sur les armes utilisées où l’on nous rappelle que les mitrailleuses tiraient 500 balles à la minute. Une autre double page précise, qu’en plus des morts, il y eut plus de 21 millions de soldats blessés dont un tiers est resté invalide. A ce chiffre s’ajoute celui de 4,2 millions de veuves. Cette partie se termine avec un extrait de la bande dessinée « Cicatrices de guerre(s) » puis la mention que les bêtes furent elles aussi utilisées durant le conflit.

La vie à l’arrière
On pourra noter que la dénomination n’est pas très moderne par rapport aux travaux des historiens qui préfèrent parler aujourd’hui de front militaire et de front intérieur. La revue précise que toutes les familles furent touchées d’une manière ou d’une autre par ce conflit. Les enfants font l’objet de deux articles, l’un sous l’angle de la propagande, tandis que dans le second, l’historienne Manon Pignot explique la guerre vue par les enfants en insistant sur la diversité des expériences. Clémentine Vidal-Naquet revient elle sur les lettres échangées entre les soldats et leur femme.

Après la guerre
Un article retrace le retour des soldats en insistant sur la difficulté de retrouver une vie quotidienne comparable à celle d’avant le conflit. Une double page fait aussi le point sur le bilan de la guerre et pour mieux mesurer ce que peut représenter 9,5 millions de morts, on ramène le chiffre sur 100. Il y eut ainsi 21 morts allemands, 19 russes ou 15 français sur 100. Les causes de mortalité sont aussi évoquées mais la mise en page est quelque peu maladroite faisant commencer la lecture par les gaz toxiques qui ne représentèrent que 1% des décès. L’archéologie est mentionnée car elle a permis des avancées historiques et a contribué aussi à mettre encore plus d’humain derrière ces chiffres de morts implacables.
GéoAdo pose une nouvelle fois la question de la mémoire et montre qu’effacer les traces de la guerre est impossible et n’est pas souhaitable. Elle présente quelques exemples de lieux de mémoire.

Après une rapide bibliographie, un rapide quizz invite le lecteur à tester ses connaissances.

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes.