Ce catalogue, qui nous permet de suivre le parcours de l’exposition, est une véritable pépite pour tous les amoureux de l’Art nouveau. Il détaille et retranscrit à merveille l’époque mais aussi les rencontres et les influences de Mucha.

Ce catalogue officiel de l’exposition nous offre l’opportunité de découvrir ou redécouvrir l’œuvre de cet artiste ainsi que ses nombreuses sources d’inspiration. L’exposition Alfonse Mucha, Maître de l’Art Nouveau se déroule à l’Hôtel de Caumont-Centre d’Art à Aix-en-Provence, du 17 novembre 2023 au 24 mars 2024 .

« Monsieur Mucha, vous m’avez rendue immortelle », Sarah Bernhardt (1894)

Si une personnalité est directement à associer à son succès, c’est bien entendu Sarah Bernhardt. Cette monographie retrace la naissance de la collaboration déterminante entre l’artiste et l’actrice. En effet, arrivé à Paris à 27 ans (en 1887), Mucha est un jeune illustrateur étudiant d’abord, à l’Académie Julian puis, à l’Académie Colarossi.  En 1894, par un heureux concours de circonstances, il réalise l’affiche de la pièce Gismonda dans laquelle joue Sarah Bernhard. Il révolutionne alors le style de l’époque en représentant la comédienne grandeur nature, dans un esprit byzantin aux contours fluides. Très reconnaissante, Sarah Bernhardt fera systématiquement appel à lui les années suivantes. La carrière de Mucha prend alors un véritable tournant car d’illustrateur, il devient un affichiste renommé.

Un artiste dont le style évolue et se diffuse

Mucha sait s’adapter aux attentes des entreprises qui lui passent des contrats dans différents domaines (parfumerie, champagne, orfèvrerie, etc.). Il maîtrise ses compositions et guide le regard des spectateurs vers les messages publicitaires. Mucha impose un style, celui de l’Art Nouveau, qui se diffuse en Europe. Les couleurs pastel, les postures élégantes, les motifs floraux, les longues chevelures, les drapés, les arabesques sont le langage qu’il utilise pour communiquer avec le public.

Un artiste tourné vers la modernité et adepte de l’occultisme

Dès le milieu des années 1880, Mucha s’intéresse à la photographie et aux opportunités qu’elle peut apporter à sa pratique artistique. Les clichés lui permettent de travailler ses œuvres (la mise en scène, les décors mais aussi la lumière). Inspiré par l’ésotérisme, il place parfois une de ses modèles sous hypnose (Lina de Ferkel) afin de la photographier et ainsi capter des émotions pour mieux les réinvestir dans ses travaux.

Un artiste engagé

Les racines slaves de Mucha restent déterminantes durant toute sa carrière. Il s’en inspire et les fait figurer dans ses œuvres. Des arts populaires moraves en passant par les icônes byzantines, c’est tout un éventail de la culture slave qu’il nous fait découvrir. Son engagement prend une nouvelle mesure en 1910 lorsque, de retour aux environs de Prague, il décide de mettre son art au service de la liberté de son pays. Son inspiration évolue. Il réalise ainsi une œuvre monumentale L’Epopée slave (1911-1928) qui retrace l’histoire de ce peuple jusqu’à l’indépendance de la Tchécoslovaquie.