“Il n’y a pas que les riches qui n’aiment pas la pauvreté. Les pauvres aussi détestent la pauvreté”. Cette phrase de Pume-Bylex mise en exergue dans l’ouvrage de Jean Loup Pivin et Pascal Martin Saint Leon introduit le lecteur/spectateur dans l’œuvre d’un artiste des plus singuliers.
Pume est né en 1968 et vit à Kinshasa. Après des études secondaires qui le conduisent à obtenir un diplôme de pédagogue, il se détourne de cette voie pour suivre celle de l’art.
En 1988, écrivent les deux auteurs de l’ouvrage (p.90), « une voix, la voix de Byl, « l’homme qui ne perd pas son temps » lui chuchote que tout est possible, qu’il faut être calme, qu’il n’est pas venu sur terre pour rien ». Bylex agît ainsi comme une sorte de double, de « muse inspiratrice » pour l’artiste Pume et ses commentaires apparaissent sur les cartels et les notices de ses productions qui sont pour le moins éclectiques : urbanisme (sa « cité touristique » est d’un grand intérêt), design, sculptures (une très nette affection pour son « thermos pingouin »), mode (Pume Bylex est « sapeur » et créateur de chaussures avec notamment ses formidables chaussure croissante et botte Pivalo)…
Pume-Bylex a même défini sa propre « grammaire » lui permettant d’appréhender le monde sous le prisme de sa création et des ses croyances.
L’ouvrage Pourquoi pas Bylex ? Pume permet de se familiariser avec sa cosmogonie onirique et le Familistère de Guise organise une exposition (jusqu’au 19 juillet 2021) autour de son œuvre intitulée « le monde rêvé de Pume Bylex » où ses créations sont mises en perspective avec le travail photographique d’Alain Nzuzi Polo sur Kinshasa.
Un univers qui ne laisse pas indifférent.
Grégoire Masson
Statue Byl ou la Maternité
La Cité Touristique (2008)
Vue de Kinshasa par Alain Nzuzi Polo