« Que reste-t-il d’une bataille sur le lieu où elle s’est déroulée ? Peu de choses assurément, même si l’empreinte spatiale des grands combats de l’ère industrielle est plus évidente, des dégâts environnementaux aux grands monuments postérieurs.

Pourtant, les sites de combat de toutes les époques suscitent de lintérêt, de la curiosité, voire un véritable engouement. Un tourisme spécifique sest développé, dont les racines remontent loin. Aux yeux de ces visiteurs, les champs de bataille portent une part irréductible de la mémoire des guerres et celle-ci sy inscrit dune manière de plus en plus massive à travers de multiples usages sociaux, culturels, politiques, pédagogiques » expliquent en introduction Benjamin Deruelle de l’université du Québec (Montréal) et Gilles Malandain professeur à l’université de Versailles-Saint-Quentin. 

Ces derniers rappellent comment les champs de bataille ont toujours été des lieux de mémoire, y compris dans l’Antiquité et au Moyen-Âge.

L’ouvrage regroupe seize articles dont trois en anglais, d’une vingtaine de chercheuses et chercheurs explorant l’histoire des lieux de mémoire, du XVIe siècle à nos jours. Leurs articles font varier les échelles et les démarches, et nous transportent des guerres dItalie à la guerre du Pacifique et du Québec à la Lorraine, en passant par le Portugal ou la Normandie. Comme souvent dans ce genre d’ouvrages regroupant des contributions très pointues, l’introduction et la conclusion sont particulièrement éclairantes.

L’ouvrage est divisé en trois parties suivant un plan chronologique :

  • Régime mémoriel de l’époque moderne
  • Creuset de la nation : le tournant du XIXème siècle
  • Le second XXème siècle : une diversification des usages ?

On le voit, la problématique est celle de la patrimonialisation et des usages mémoriels des lieux de guerre. 

Ce n’est pas un ouvrage incontournable ni fondamental mais il apporte un supplément de connaissances qui pourront être utile pour préparer nos cours de spécialité HGGSP en terminale, notamment sur les thèmes du patrimoine, d’histoire et mémoire ou encore faire la guerre faire la paix. Notamment la contribution du géographe P. Boulanger, Paysages de guerre, enjeux et défis géopolitiques du champ de bataille et celle de l’historien G. Malandain, Le modèle de Waterloo ? Les champs de batailles nouveaux monuments historiques dans l’Europe du XIXè siècle.