Arkéos est le catalogue des collections du musée archéologique éponyme de Douai (Nord).
Le musée de Douai disposait d’importantes collections archéologiques fortement impactées par les bombardements de 1944 sur la ville. En 1958, le musée est réinstallé dans l’ancien couvent des Chartreux. En 1980, il est réorganisé par la municipalité et s’y trouvent exposées les découvertes récentes mises au jour sur le territoire par le service archéologiques municipal aidé par une association qui avait pour nom Arkéos. Celui-ci sera donné au futur musée archéologique inauguré en 2014.
Arkéos regroupe désormais les collections archéologiques de la ville de Douai, des documents des archives municipales, de nombreuses monnaies et les dernières découvertes archéologiques de la région du Douaisis.
Le catalogue des collections reflète l’agencement même du musée Arkéos avec un large arc chronologique allant du Paléolithique à la fin de la période médiévale.
Énumérer tous les artefacts ou monuments présents dans ce volume n’aurait pas grand intérêt et tournerait vite à l’inventaire à la Prévert.
Pour le Paléolithique, on mentionnera simplement un focus sur le site Biache-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais. Ce dernier a livré plus de 200000 ossements de mammifères, « associés à une industrie moustérienne et aux vestiges de deux crânes pré-néandertaliens ». Les deux fragments de crânes sont exposés et font l’objet d’une notice circonstanciée.
Pour le Néolithique, on peut mentionner l’habitat d’Arleux (Nord) qui fait l’objet d’une reconstitution avec deux bâtiments ceinturés par une palissade.
Le musée dispose en outre d’un très beau poignard pressignien trouvé à Douai et le catalogue présente, monument non conservé dans les murs d’Arkéos, un impressionnant polissoir découvert à Aubencheul-au-Bac et aujourd’hui déposé à Féchain (Nord).
Pour « l’âge des métaux », le site de Brebières (Pas-de-Calais / âge du Bronze) fait l’objet d’une présentation. Palissadé, il s’organise autour d’un bâtiment principal et d’un enclos circulaire.
C’est ce même site, qui, durant le premier âge du fer (Hallstatt), est mentionné. Pour la période laténienne, une tombe de Hordain (Nord) est reconstituée et le très beau trésor mis au jour à Sin-le-Noble (Nord) fait l’objet d’un développement (celui comprend un torque et de très beaux statères Atrébates).
Pour l’Antiquité, on peut citer la maquette de la villa d’Orchies, une très belle patère et une oenochoé à poucier anthropomorphe provenant de Vimy (Pas-de-Calais) et une très belle collection de verrerie romaine (avec, entre autres, une cruche à striures mise au jour à Lauwin-Planque et une superbe cruche en verre violet provenant d’Iwuy, deux localités situées dans le département du Nord).
La collection des bronzes provenant de Bavay se révèle des plus intéressantes, avec un superbe trépied et surtout une statuette d’Antinoüs (volée en 1901 avec d’autres objets à Douai, la statuette a regagné sa ville de conservation près de cent ans après).
La partie sur le Moyen Age débute sur l’évocation de l’habitat mérovingien de Vitry-en-Artois (Pas-de-Calais), la présentation de verreries, de fibules discoïdes (avec une magnifique fibule ronde en bronze à plaque d’or perlé provenant d’Escaudain dans le Nord) ou encore de très beaux bijoux en argent provenant de Féchain (Nord).
La grande nécropole d’Hordain, avec plus de 430 sépultures fouillées et sa « tombe de chef », fait l’objet d’un développement avec encart.
Le musée conserve encore une endotaphe (inscription située à l’intérieur d’une tombe) mentionnant un jeune garçon, « Achardus », datée du VIIIe siècle de notre ère et provenant d’Escaudain dans le Nord.
Pour la suite de la période, on mentionnera les très belles reconstitutions de l’évolution du site de Douai. Une motte castrale, résidence fortifiée du comte de Flandre à Douai et présente dans le catalogue, est par ailleurs reconstituée dans le parc archéologique du musée.
Le catalogue du musée Arkéos peut constituer une source abondante d’exemples pour nombre de séquences consacrées à l’ensemble des périodes évoquées plus haut.
Le catalogue peut être feuilleté ICI
Grégoire Masson