Dans ce nouvel ouvrage paru dans la collection Texto de Taillandier (une réédition donc), l’auteur nous emmène sur les traces d’un mythe de l’histoire états-unienne, la conquête de l’Ouest. Pourquoi mythe? Tout simplement parce que la notion de Far West fait immédiatement référence , dans la tête du lecteur, mais pas que, à des codes très marqués: la lutte contre les Amérindiens, les paysages de nature « sauvage » et indomptée, la soif de l’or, la figure du cow boy… Un imaginaire tant de fois repris par Hollywood et de manière plus globale par la culture de ce pays.
L’ouvrage est découpé entre 3 grandes parties qui étalent la période étudiée de l’arrivée des Espagnols sur le continent américain à la fin du XIXe siècle. Néanmoins, ces 3 parties sont déséquilibrées en taille.
La première partie, la plus courte, est consacrée à la mise en place des acteurs présents ensuite : Espagnols qui arrivent au Texas et en Floride par le Mexique, Français en Louisiane et au Canada, Anglais par la côte Est. Deux événements marquent la césure pour l’auteur vers le coeur de sa réflexion : la naissance des Etats-Unis et la vente de la Louisiane par Napoléon à ce tout jeune pays.
La deuxième partie est centrée sur la première moitié du XIXe siècle, les voyages d’exploration (notamment celui de Lewis et Clark), la lutte contre le Mexique lui aussi jeune indépendant, les guerres contre les Amérindiens et les portraits de colons ou de pionniers qui sont les premiers acteurs de cette expansion vers l’Ouest.
La dernière partie, la plus longue, démarre, et se termine, quant à elle avec la ruée vers l’or. Elle permet d’aborder de multiples thématiques : les dernières grandes guerres contre les Amérindiens, particulièrement contre les Apaches, la maîtrise du territoire par les infrastructures de communication (rail, télégraphe) et l’agriculture, la figure du cow boy et toute la construction politique et idéologique liée à la création des villes (ou villages) de l’Ouest.
L’auteur, qui a écrit une quinzaine d’ouvrages sur ce sujet de l’Ouest américain, nous transmet, à travers ce récit, sa passion pour cette histoire et surtout pour ses acteurs. Au fil des pages apparaissent de multiples hommes et femmes et cela rend plus vivant et prenant encore la découverte de ce livre.
La focale est clairement mise sur les acteurs du quotidien, sans oublier toutefois de replacer cette folle aventure dans un contexte géopolitique local, national et international.
Cela rend la lecture fluide et attractive et permet de la rendre accessible au plus grand nombre. Quelques documents parsèment la lecture, comme des cartes et tableaux, mais n’apportent pas véritablement d’approfondissement ni ne frappent l’imaginaire. La présence de quelques sources iconographiques auraient densifier clairement l’apport de ce livre qui reste tout de fois remarquable. Il n’existe que peu de synthèse sur ce sujet pourtant présent encore dans nos quotidiens et références culturelles et il faut remercier l’auteur pour cela.
Présentation du livre sur le site de l’éditeur
» Du XVIe au XIXe siècle, Jean-Louis Rieupeyrout raconte l’Ouest américain dans un ouvrage fondateur.
À partir de l’exploration de ces terres par les Européens, à travers la ruée vers l’or et les guerres, l’auteur retrace l’histoire d’une exploitation économique et politique, jusqu’à l’avènement d’une mythologie du Far West.
Il donne ainsi vie aux personnages fantasmés que sont les Indiens, les trappeurs, les chercheurs d’or, les shérifs et autres cow-boys, mais il montre aussi ce que fut la vie des hommes et des femmes d’un Far West mal connu. »
Présentation de l’auteur sur le site de l’éditeur
» Jean-Louis Rieupeyrout (1923-1992), professeur de lettres, est spécialiste de l’histoire de l’Ouest américain et du western. Il est l’auteur de l’Histoire des Apaches (1987) et de l’Histoire des Navajos (1987). «