Après avoir chroniqué un album de bande dessinée sur la plus célèbre et la plus appréciée des aventures d’Arsène Lupin chez l’éditeur Grand Angle, me voici maintenant la lectrice de L’aiguille creuse en manga décliné en deux tomes chez Kurokawa. En plus de 500 pages, les péripéties et les retournements du récit sont largement croqués et les personnages bien trempés, surtout le héros de l’enquête, un jeune étudiant en rhétorique du lycée de Janson-de-Sailly, Isidore Beautrelet.
Dans la tradition des mangas japonais qui reprennent des romans classiques, ce nouvel album allie un scénario habile et une mise en images de qualité. Le dessin précis et subtil laisse une large part aux rebondissements de l’intrigue dont les péripéties sont un peu bouleversées par rapport au roman d’origine. Cependant la verve du subtil écrivain est totalement préservée. L’énigme historique, qu’aura à résoudre le gentleman-cambrioleur reste mystérieuse et l’affrontement avec le jeune Beautrelet parfaitement retracée. On appréciera particulièrement le passage démonstratif de l’étudiant qui prouve par ses investigations qu’Arsène Lupin est encore vivant.
Après chaque chapitre, Takashi Morita informe le lecteur des adaptations qu’il réalise pour son public japonais, notamment l’introduction de petites cartes à différentes échelles pour que la géographie française leur soit plus familière mais aussi l’explication du plan d’un château médiéval occidental.
On attend avec impatience de poursuivre l’aventure au côté de Beautrelet et d’Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur dans le prochain et dernier volume qui révèlera le secret de l’aiguille.