Ce guide touristique original nous propose de rentrer dans l’intimité de cette mégalopole qu’est Tokyo. En effet, derrière l’image souvent projetée d’une capitale japonaise ultra-moderne se cache une succession de villages urbains, tous différents et comme le disent les auteurs “profondément attachants”.

Pour présenter la singularité de ces différents quartiers, ils ont décidé de diviser cette ville en 30 “quartiers”. Autant le dire tout de suite, le choix de cette division est forcément arbitraire : elle correspond plus à une vision sociologique, culturelle ou historique qu’à une réalité géographique. Preuve en est du “quartier” d’Enoshima situé à 90 mn en transport en commun de Tokyo ou du 30ème quartier qui est en fait la ligne de train Yamanote.

En introduction du guide, un plan de Tokyo permet de repérer rapidement les différents quartiers de la capitale japonaise présentés dans le livre. Comme dans un guide touristique classique, les auteurs présentent ensuite en deux pages les traditionnels indicateurs touristiques (saisons, argent, sécurité, formalités, internet et téléphonie, électricité et transports).

Puis, vient l’essentiel du guide, à savoir la présentation des différents quartiers tous rédigés sur le même modèle (6 pages pour chaque quartier). Une première page avec un court texte introductif présente les spécificités du quartier, une photographie d’un élément emblématique du quartier et des pictogrammes de métro et de train pour indiquer comment s’y rendre. Ensuite, 3 pages de planches de manga racontent une courte histoire se déroulant dans le quartier : elles peuvent illustrer une tranche de vie ou l’histoire de ce quartier. Pour les réaliser, les auteurs ont fait appel au talent de 16 mangakas (8 hommes et 8 femmes). Quant à la dernière double page, elle est composée d’un texte assez court intitulé “Quelle histoire !” ainsi que d’un plan sommaire du quartier entouré de vignettes informatives : elles permettent de découvrir le patrimoine, l’histoire, la culture, la gastronomie dans ces quartiers (et plus globalement de Tokyo).

Ce guide se termine par une présentation des différents mangakas et auteurs puis par une bibliographie sélective d’ouvrages généraux sur Tokyo mais aussi de mangas en français où Tokyo occupe une place de choix

Voici une présentation rapide des 30 quartiers tokyoïtes du guide :

  • Shinjuku, quartier central où se côtoient gratte-ciel, bars de nuit microscopiques du Golden Gai, le “quartier rouge” de Tokyo, la mairie et la plus grande gare du Japon.

  • Shibuya, quartier de shopping et de fête inondé par les fameux panneaux publicitaires géants. A découvrir : l’histoire du chien Hachikô et de sa statue.

  • Harajuku / Omotesandô, deux quartiers contigus particulièrement appréciés par les gaijin (étrangers) : le premier pour être le quartier mode des adolescent(e)s japonais(e)s et le second pour ses boutiques de luxe.

  • Yoyogi centré autour du parc éponyme qui est un peu le Central Park de Tokyo : on y trouve le célèbre sanctuaire Meiji-jingu rendant hommage à la mémoire de l’empereur Meiji et de son épouse, l’impératrice Shôken.

  • Daikanyama, quartier paisible avec ses ruelles charmantes et ses restaurants huppés : c’est le quartier préféré de la population aisée de Tokyo. On y trouve aussi le Tsutaya Books, immense librairie dédiée à la culture sous toutes ses formes.

  • Shimokitazawa, quartier composé de quelques rues seulement et adoré par la jeunesse japonaise pour son côté atypique et innovateur avec ses concerts dans les clubs et ses boutiques vintage

  • Jiyūgaoka, quartier discret et calme structuré autour de petites ruelles lui donnant un faux air de quartier européen (il y a même un faux quartier vénitien …)

  • Ebisu, quartier cossu et feutré abritant nombre d’expatriés et de restaurants français (notamment celui de Joël Robuchon dans une réplique de château français)

  • Roppongi, quartier culturel et touristique la journée (National Art Center, tour de Tokyo réplique en rouge et blanc de la tour Eiffel) et festif la nuit avec ses restaurants internationaux, ses bars et ses discothèques

  • Shinagawa, ancienne porte d’entrée d’Edo (ancien nom de Tokyo) et lieu d’exécution, c’est aussi dans ce quartier qu’on trouve le temple abritant les restes des célèbres 47 rônins

  • Odaiba, quartier longeant la baie de Tokyo et composé de terrains artificiels gagnés sur la mer : il a des airs d’immense parc d’attraction

  • Enoshima, quartier situé à moins de deux heures du centre, c’est unesorte de Coney Island pour les Tokyoïtes surtout l’été. A découvrir : la légende de la déesse et du dragon d’Enoshima

  • Ginza, quartier synonyme de chic et d’ouverture à l’Occident depuis les débuts de l’ère Meiji, on y trouve aujourd’hui toutes les grandes marques internationales de luxe

  • Marunouchi, quartier qui est le cœur géographique (avec la gare centrale de Tokyo) et historique (avec le palais impérial) de la capitale, c’est aussi là que se trouvent les sièges des grandes compagnies japonaises et internationales

 

  • Nihombashi, quartier archétypal aujourd’hui de la modernité japonaise (présence de la bourse, le Tokyo Stock Exchange) mais aussi historique avec la présence d’un pont qui, à l’époque d’Edo, était le point de départ des 5 grandes routes qui desservaient l’ensemble du Japon mais aussi de kilomètres 0 pour les calculs de distance

  • Akasaka, quartier cossu et opulent (hôtels de luxe et restaurants étoilés), c’est aussi un lieu de pouvoir (ambassades, parlement japonais, résidence du premier ministre)

  • Iidabashi, quartier situé autour d’un des plus beaux espaces verts de la capitale, le jardin Koishikawa Korakuen, on y trouve une immense salle de sport et de spectacle : le Tokyo Dome

  • Jimbôchô, quartier d’élection des librairies et des bouquinistes. C’est aussi dans ce quartier que se trouve le sanctuaire polémique de Yasukuni où on rend hommage au souvenir de tous les Japonais morts pour leurs pays, y compris les criminels de guerre

  • Akihabara, quartier préféré des fans de l’électronique et de la pop culture japonaise avec ses buildings contenant des centaines de boutiques et de game centers

  • Asakusa, un des derniers quartiers vraiment populaires de Tokyo construit autour du temple Senso-Ji. A noter : c’est dans ce quartier que fut construit le premier gratte-ciel de type occidental dans Tokyo en 1890

  • Ryogoku, quartier connu de tous les Japonais car c’est ici que s’entraînent et se produisent (au stade Kokugikan) les stars du sumo. On y trouve aussi le musée historique d’Edo-Tokyo et celui d’Hokusai

  • Ueno, quartier centré autour du parc homonyme où on vient le printemps admirer la floraison des cerisiers sakura. On y trouve aussi de nombreux musées : Tokyo National Museum, Metropolitan Art Museum …

  • Yanaka, quartier calme et discret avec ses nombreux temples, son cimetière de Yanaka et sa multitude chats errants : il donne l’impression de redécouvrir le Tokyo d’antan

  • Sugamo, c’est un quartier simple, chaleureux et charmant, surnommé le “Harajuku des grands-mères”

  • Ikebukuro, quartier qui, des années 1920 aux années 1970, fut marqué par la présence de la prison de Sugamo destinée aux prisonniers politiques puis, après la Seconde guerre mondiale, aux criminels de guerre japonais.

  • Takadanobaba, quartier étudiant à cause de la proximité de l’université Waseda et l’université Gakushûin : surnommé ramen town pour ces restaurants à bas prix

  • Nakano, quartier longtemps marqué par la présence d’une école militaire chargée de former l’élite de l’espionnage japonais, c’est aujourd’hui le quartier des geeks et des otaku

  • Koenji, un des quartiers les plus cool et décontracté de Tokyo où on peut flâner dans les shotengai, grandes arcades marchandes japonaises

 

  • Kichijôji, quartier des mangas et des mangakas, c’est le cadre de la série manga culte GTO (Great Teacher Onizuka) et là où se trouve le musée Ghibli

  • Yamanote, ligne de train ovoïde de 35 km circulant autour de l’hypercentre de Tokyo

Pour conclure, cet ouvrage n’est pas vraiment un guide touristique au sens classique du terme. Il est plus un ouvrage à lire avant de partir à Tokyo pour y noter des lieux à découvrir, des spécialités culinaires à déguster … De plus, le côté manga permet de s’immerger dans l’ambiance de chaque quartier même si la qualité et l’intérêt des planches sont parfois inégaux. En parcourant, ce livre on en apprend aussi plus sur la culture et l’histoire de Tokyo de façon plaisante et ludique. Enfin, cet ouvrage peut être utile pour donner du corps et de la vie à certaines activités en classe, notamment en Sixième dans le chapitre de géographie “Habiter la ville”.

Des extraits sont disponibles sur le site de l’éditeur : https://www.petitapetit.fr/produit/decouvrir-tokyo-en-manga/

Réalisé par une équipe de mangaka japonais, ne fabrication dans la tradition du manga (sens de lecture inversée).