Georges Bensoussan, historien spécialiste de la Shoah, a notamment publié L’histoire confisquée de la destruction des Juifs d’Europe (2016) et un Dictionnaire de la Shoah (2009). Il nous livre une deuxième édition de cet Atlas de la Shoah.
De l’émancipation à la persécution
L’ouvrage propose d’étudier la Shoah sur une longue durée en fournissant des cartes sur la présence juive et l’antisémitisme dans les années 1930 et un point sur les premières mesures de répression du IIIe Reich. Georges Bensoussan rappelle l’absence d’un plan préétabli et la mise en place progressive du génocide.
De l’enfermement au meurtre de masse
La période 1939-1941 est ainsi marquée par des tâtonnements. La mise en oeuvre des programme T4 puis 14f13 permet aux nazis une application du principe d’eugénisme par le massacre des malades mentaux. Les Juifs sont d’abord mis à l’écart dans des ghettos. Les cartes montrent leur importance à l’Est ainsi que leur organisation, à travers les exemples du ghetto de Lodz et de celui de Varsovie. Les années 1941 et 1942 marquent une accélération des mesures répressives et le passage à une logique génocidaire. La question du génocide des Tsiganes est également abordée à travers un rappel des mesures anti-tsiganes et une carte de leur présence en Europe. Les Einsatzgruppen marque le début du génocide des Juifs. Le mode opératoire et le caractère public de ces massacres est mis en avant.
Le génocide à l’échelle d’un continent
Georges Bensoussan propose de nombreux plans de centres de mise à mort. Les flux de déportation sont également cartographiés. Les itinéraires de plusieurs déportés montrent les déplacements successifs. Plusieurs doubles-pages sont consacrés à des pays d’Europe qui ont connu des politiques génocidaires différentes. Plusieurs doubles-pages sont consacrées à la France, à la fois lieu d’internement, de rafles, de spoliations. L’atlas évoque aussi les pays d’Europe du Nord, la Belgique, la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie, la Yougoslavie, l’Europe du Sud. Les violences anti-juives au Proche-Orient et en Afrique du Nord sont aussi évoquées. La politique du secret, le recours à des euphémismes de la part des autorités nazies sont mis en parallèle avec l’exhumation des corps des victimes. Un point est aussi fait que ce que savaint la population allemande, l’Eglise catholique et les Alliés. Les cartes sur les opérations de sauvetage, rôle des neutres et des alliés et résistances juives montrent les tentatives de lutte contre le génocide.
Liquidation et bilan d’un désastre
L’ouvrage s’achève avec la chute de l’Allemagne nazie, les marches de la mort, la libération des camps. Georges Bensoussan évoque aussi la question des populations déplacées, l’importance des migrations ainsi que les violences d’après-guerre.
En conclusion, cet Atlas est un outil précieux pour les enseignants afin de mettre à jour leurs connaissances sur la Shoah. Il fournit aussi des exemples multiples et originaux pour comprendre le génocide dans son ampleur. Un grand nombre de cartes peuvent être utilisées en classe, en collège ou en lycée.
Jennifer Ghislain