Entré aux Archives nationales en 1909, l’atlas de Trudaine constitue une oeuvre sans équivalent, un fleuron de la cartographie française du XVIIIe siècle.
Il s’agit d’une collection de plus de 3000 plans manuscrits, composant une soixantaine de recueils classés par généralité, représentant les routes et ouvrages d’art dont la construction ou l’entretien relèvent directement du roi de France.
L’admirable qualité d’exécution des dessins, qui mettent au net de façon uniformisée des relevés d’une réelle précision scientifique, ont séduit des générations d’historiens qui y cherchaient une illustration à leur enquête sur un territoire ou y trouvaient matière à étudier un état des paysages agraires ou des morphologies urbaines.
Mais, jusqu’à très récemment, le contexte de la production de ces plans itinéraires routiers restait mystérieux. La thèse que lui a consacrée Stéphane Blond en 2008 a permis d’éclairer l’histoire de l’administration des Ponts et Chaussées au travers de la conception et de la réalisation de cet outil.
La carte devient en effet le support principal de la décision politique en matière d’infrastructure routière pour le royaume, la qualité du réseau routier étant identifiée comme une condition essentielle au développement économique et social de la France.
La conférence s’attachera à évoquer les acteurs principaux de cette entreprise, le contrôleur général des finances, Philibert Orry, les intendants des finances, Daniel Charles Trudaine et son fils, Jean Charles Philibert Trudaine de Montigny, et l’ingénieur Jean Rodolphe Perronet qui, à la tête du Bureau des dessinateurs, fonde l’École des Ponts et Chaussées.
La présentation d’un volume de la collection permettra de s’immerger dans la fabrique des plans, du levé sur le terrain au dessin définitif, et sera l’occasion de se familiariser avec le langage codifié de la représentation graphique du territoire.