A l’image des éditions des Savoirs Inédits, les Éditions Recherches ont été repérées lors du dernier salon du livre et des Sciences Humaines de Paris. L’offre de leur catalogue se structure surtout autour de l’architecture, de l’environnement, de l’histoire des villes mais également de quelques essais et œuvres littéraires.

L’ouvrage reçu ici en guise d’accueil de ce nouveau partenaire est un très bel opus traitant d’un thème n’ayant jusqu’alors pas fait l’objet d’une analyse synthétique : les tramways en France.

Rédigé par François Laisney, architecte urbaniste, l’ouvrage offre, après une solide introduction, une étude très exhaustive des 25 réseaux contemporains sans oublier les communes en cours d’équipement et les commandes artistiques qui ont pu être faites pour représenter et valoriser tel ou tel arrêt.

Impossible de commencer sans évoquer l’histoire de ce mode de transport que l’auteur n’hésite pas à comparer au phénix, renaissant de ses cendres (tout du moins pour les trois agglomérations ayant conservé une ligne historique – Lille, Marseille et Saint-Étienne) après que l’après Seconde Guerre Mondiale ne soit venue consacrer le règne de l’automobile.

Cet avènement du tramway moderne s’est fait grâce à ce que François Laisney appelle « l’arme absolue » : le site propre, à savoir, une « voie entièrement protégée de la circulation automobile et réservée au transport collectif ».

Partant de là, c’est au rythme de la décentralisation et de l’intercommunalité que les différentes agglomérations se sont équipées en essayant de mesurer au mieux les enjeux de l’installation d’une ligne : passer par les zones d’habitations denses, se relier aux gares TGV, se coupler avec le train pour gagner le périurbain…un tramway « urbaniste » en quelque sorte…mais tout ceci ne se fait pas sans choix et renoncements ni sans conflits d’usages « temporels » : une impressionnante photographie signée Bertrand Renaudin montre la ligne C du tramway de Bordeaux arrivant au pied de la tour D cité Yves Farges à Bègles, juste avant sa démolition.

Le cœur du livre se veut donc études de cas très détaillées et très richement illustrées (photographies, coupes, schémas et notamment une grande vue aérienne introductive permettant de saisir la configuration du réseau au premier coup d’œil) et permet d’envisager de nombreux questionnements :
– le défi technique (estuaire de Brest ou mise sur pneus à Clermont-Ferrand),
– l’aide au retour à l’urbanité après les bombes (Le Havre),
– le seuil démographique minimal (sa réussite au Mans),
– les réseaux denses et complexes (Montpellier, Strasbourg),
– la prise en compte du tracé historique de la ville (le Cardo et Decumanus d’Orléans),
– le lien avec des centralités secondaires (Valenciennes)

Et tant d’autres, notamment « la » question parisienne !

De quoi donc nourrir les questions liées au transport sur ce thème qui intéresse de plus en plus les chercheurs comme en témoigne le dernier numéro de la Revue Géographique de l’Est.

Bienvenue donc aux Éditions Recherches !