L’auteur pose la question centrale du lien entre valeur marchande et symbolique (un lieu gagne-t-il en symbolique ce qu’il a perdu en valeur marchande ?) mais également du rôle joué par la durée de l’abandon (plus un lieu est resté vacant longtemps, plus il gagne en attractivité lors de sa redécouverte ?).
Ces questions s’inscrivent dans un contexte, celui du tourisme généralisé d’aujourd’hui qui permet aux lieux de se patrimonialiser plus vite et plus facilement qu’auparavant.
L’ouvrage nous guide assez tôt (page 37) vers une typologie des formes d’abandon sous forme de tableau (délaissement, oubli, déprise…) et s’accompagne de nombreuses photographies, noir et blanc mais de qualité et récentes.
L’analyse des friches est très centrale, qu’elles soient affublées d’un qualificatif (agricoles, industrielles, religieuses…) ou non (cet « imbroglio » de friches qui les rend polymorphes).
De quoi donc réfléchir sur la réappropriation des espaces et la recherche d’identité associée au travers de cette riche analyse à la plume malgré tout assez exigeante.
On pourra compléter cette lecture de l’approche d’Annik Schnitzler et Jean-Claude Génot sur la France des friches.