Tout le monde ou presque a déjà entendu parler des B-29 Superfortress, ces colossaux bombardiers américains qui ont terrorisé l’Allemagne nazie puis atomisé Hiroshima et Nagasaki. On connaît moins en revanche le B-25 Mitchell, bombardier moyen bimoteur américain au gabarit plus modeste avec ses 20 mètres d’envergure, ses 16 mètres de longueur et sa petite tonne et demie de bombes à larguer.
Comme d’habitude, l’habile scénariste Richard D. Nolane nous embarque dans une carlingue légendaire – un “warbird” – et nous la dévoile via une aventure palpitante. Pour cette troisième livraison de la série Warbirds, R. D. Nolane a retenu le théâtre extrême-oriental avec le raid de Doolittle du 18 août 1942, générant la destruction à Tokyo de 112 bâtiments en 6mn (raffineries, écoles militaires, base navale, aérodrome). Un succès tactique pour ce premier bombardement américain sur le Japon et un sacré avertissement pour l’Empire du Soleil levant ! Ce bombardement vengeur du Japon est conjointement conçu par la Navy et l’USAAF afin d’effacer l’affront de Pearl Harbor du 7 décembre 1941 et de frapper l’ennemi nippon au cœur de son archipel, dans sa capitale.
Décoller en 150 mètres ?
L’histoire est très bien ficelée, avec un accent bienvenu mis sur les préparatifs et sur les conditions de réussite de l’opération, comme de faire décoller seize B-25, aéronefs encore peu connus puisque mis en service à l’été 1941, à partir du pont du porte-avions flambant neuf USS Hornet long de 150 mètres (contre 700 m sur un aérodrome ordinaire), de leur assurer une autonomie suffisante en carburant (en les désarmant!), mais aussi de les stocker sur ces mêmes navires.
En revanche, le dessin de Vladimir Aleksic (Serbie), convenable mais parfois trop figé, n’est pas le point fort de cet opus, tout comme la mise en couleurs, un peu froide. On peut également regretter que le devenir de cette mission confiée au lieutenant-colonel Doolittle ne soit pas davantage scruté, car elle constitue pourtant un outil de propagande qui participera au sursaut américain dans le Pacifique. La BD se referme sur un passionnante cahier technique et historique illustré de deux pages.
En somme, ce Tonnerre sur Tokyo tient ses promesses pour tous les amateurs de la Seconde Guerre mondiale et élargit la vision de ce conflit. Une lecture à conseiller aux élèves de terminale générale et technologique.
Présentation sur le site de l’éditeur : ICI