Dire que ce manuel était attendu est un euphémisme. Annoncé depuis plusieurs mois, repoussé à de nombreuses reprises, sa conception a été une épreuve pour l’éditeur mais aussi pour les nerfs des candidats à l’agrégation interne d’histoire-géographie. Plusieurs auteurs ont été sollicités, nombreux ont refusé, une première version n’a pas abouti. Et quand un ouvrage commence par des excuses sous-entendues de l’éditeur, c’est généralement mauvais signe.

Pourtant, à l’instar du manuel sur la Géographie de la France de Benoît Montabone, Atlande avait la possibilité de saisir une opportunité majeure, puisque ce sujet va être au cœur du nouveau programme d’histoire de seconde. Comme pour l’autre manuel, l’éditeur aurait pu saisir l’opportunité pour faire de cet ouvrage un ouvrage de référence qui dépasse le simple cadre d’un concours. Comme pour l’autre, la déception est clairement au rendez-vous. Une déception à 25 euros, car l’éditeur n’a évidemment pas fait d’efforts sur le prix, malgré les retards et les lacunes, assumées, de ce manuel.

L’introduction d’une quinzaine de pages revient sur les termes du sujet de manière complète mais sans approfondissement majeur. Sur la notion de minorité, on conseillera à tous les candidats et autres de compléter cette lecture, notamment, par l’introduction de Stéphane Boissselier dans une publication intitulée Minorités et régulations sociales en Méditerranée,  parue aux Presses universitaires de Rennes en 2010. Pour le cadre chronologique, un manuel d’histoire médiévale, notamment chez Hachette en collection 1er cycle.

La partie Repères est divisée en deux temps. D’abord, une dizaine de cartes assez bien réalisées et complètes. Ensuite, un chapitre Géopolitique, superficiel et oublié dès la fin de la lecture (7 pages!).

Ensuite, la partie Thèmes, toujours le cœur des manuels Atlande. 60 pages, voilà ce qui est proposé pour traiter un sujet d’agrégation. Plusieurs chapitres à l’intérieur. D’abord, un premier sur les échanges commerciaux en Méditerranée, survolés. Ensuite, un chapitre sur la Romanie, spécialité de recherche de Simon Hasdeutenfel, qui est le bienvenu, même si Byzance n’est pas le cœur de la réflexion selon la créatrice du sujet, Claire Soussen. Puis, un chapitre sur les différentes Églises chrétiennes d’Orient et on est en droit de se demander: et les autres religions? et en Occident?Enfin, un chapitre sur les relations sexuelles entre religions, bien documenté et nourri d’exemples intéressants et un dernier sur la notion de guerre sainte, à compléter par l’ouvrage de Jean Flori, Guerre sainte, jihad, croisade: violence et religion dans le christianisme et l’islam.

3e élément, la partie Outils. D’abord, composée d’un chapitre biographies, avec des éléments rapides sur des personnages qui traversent le sujet et la période Ensuite, un chapitre Dynasties qui a le mérite de combler le vide, sans lequel le prix aurait été encore plus mal perçu par le lecteur. Ensuite, un tableau des croisades d’une page qui rempli le même rôle que le précédent chapitre. Puis, une longue chronologie qui rappelle à quel point ce livre est vide et ne traite pas le sujet. Enfin, une très longue bibliographie, qui permet au lecteur de comprendre à quel point le sujet est complexe et mérite de la lecture pertinente. L’ouvrage se termine sur un glossaire, où, sur certaines définitions, on sent que les auteurs essaient de mettre deux ou trois éléments de consistance sur quelques notions.

Un mot pour résumer: déception.