Clovis

Dédiée à la publication de biographies sous la forme de bandes dessinées, la collection « Ils ont fait l’histoire » s’enrichit d’un tome dédié à Clovis. Après la grande déception d’un opus similaire publié par Plein Vent à l’été 2021, le résultat obtenu est incomparable.

Sur les traces d’un roi guerrier et chrétien

Pour réussir à dresser le parcours de Clovis en 48 pages, l’écriture de cette bande dessinée a été confiée à Wyctor et à l’historien Bruno Dumézil. Les dessins sont l’oeuvre de Paolo Martinello tandis que les couleurs ont été confiées à Luca Bulgheroni.

Un récit classique et vivant

Les premières vignettes débutent par la préparation de l’enterrement de Clovis. En décembre 511, sur la montagne Sainte-Genevieve à Paris, Clothilde, veuve de Clovis, et Mundéric se retrouvent dans une église en ruine, sous la neige, pour évoquer la vie du défunt en attendant la cérémonie. En effet, Clovis avait émis le souhait de reposer à Paris, à proximité de Sainte Geneviève. D’emblée, Mundéric précise que l’enterrement du père de Clovis, Childéric, était nettement plus fastueux. Un troisième personnage très âgé, l’évêque Rémi, se joint à Mundéric et à Clothilde. Les trois personnages seront un fil rouge tout au long du tome.

Vers 481 à Tournai, l’enterrement du père de Clovis, Childéric, est marqué par le sacrifice de plusieurs chevaux afin de l’accompagner après la mort. C’est à ce moment-là que Mundéric, un personnage fictif issu des « leudes » (membres d’un groupe de fidèles d’un roi franc), raconte l’ascension du jeune Clovis : la bataille de Soissons vers 486, l’épisode du fameux vase l’année suivante, la rencontre avec Geneviève qui lui demande d’épargner la ville de Paris, puis la proposition du mariage de sa sœur Audoflède adressée au roi Théodoric, chef des Ostrogoths.

Selon l’évêque Rémi, Clovis décide de se convertir à la suite de combats contre les Alamans vers 506, connus sous le nom de « bataille de Tolbiac ». Quelques années plus tôt, Clovis a soutenu le roi des Burgondes de Genève (Godegisèle) contre son frère, Gondebaud, roi des Burgondes de Lyon. Gondebaud résiste malgré un long siège et propose un gage à Clovis : épouser sa nièce Chrona, qui deviendra par la suite, Clothilde. Devenue reine aux côtés de son mari, elle sera l’une des influences le poussant à être baptisé.

Source : Extrait tiré de la bande dessinée « Clovis » publié chez Glénat, 2021, pages 10-11

Ce tome dédié à Clovis se révèle être une véritable réussite graphique, doublé d’un récit vivant qui s’appuie sur les rares documents disponibles pour étudier la vie de l’un des nombreux rois des Francs à la fin du Ve siècle. La scène du baptême, via des vignettes de grande taille, est particulièrement marquante. Les incertitudes historiques ne sont pas éludées dans les dernières pages.

Cette bande dessinée pourra donc rapidement trouver sa place dans le rayon histoire d’un CDI en collège ou en lycée. Les élèves pourront notamment lire avec attention le dossier historique et les 2 pages de making-of qui précisent les choix réalisés par les auteurs face à l’incertitude de certains évènements : la scène du baptême de Clovis se déroule-t-elle à Reims ? A quelle date ? La lecture de l’excellent « Le Baptême de Clovis » de Bruno Dumézil paru chez Gallimard en 2019 permettra aux professeurs de poursuivre agréablement la lecture de la bande dessinée, et d’esquisser un début de réponse.

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