Dans la collection Explora, Glénat publie des bandes dessinées retraçant les aventures des grands explorateurs. Approchant de la vingtaine de volumes, dont un dédié à Albert Ier de Monaco et un autre dédié à Burke et Wills pour lesquels les comptes-rendus sont lisibles sur la Cliothèque, ce nouvel opus est consacré aux voyages de James Cook (1728-1779).
Tome 1 – L’appel du Pacifique
Les deux tomes se terminent par un dossier historique écrit par Stéphane Dugast, secrétaire général de la Société des explorateurs français (SEF) et auteur du récent « Atlas des grandes découvertes » chez Autrement. L’auteur rappelle que « l’exploration du Pacifique est sans conteste l’obsession des grandes puissances durant le siècle des Lumières » (page 50).
Le premier tome débute au large des îles Sandwich (futur archipel d’Hawaï) en janvier 1779. L’explorateur britannique James Cook est accueilli par de nombreuses pirogues qui se massent autour des deux navires de l’expédition, le Resolution et le Discovery. Une grande procession se prépare dans la baie de Kealakekua à proximité du temple des autochtones, le heiau. L’explorateur anglais est largement remercié par des danses et des prosternations. En effet, son équipage est arrivé un jour de fête en l’honneur du dieu Lono (ou Rono). Son arrivée est donc assimilée à l’arrivée du dieu en personne.
Le mois suivant, une tempête contraint les deux navires à retourner aux îles Sandwich pour réparer le mat de misaine abîmé du Resolution. L’accueil des autochtones a complètement changé. Des pirogues avancent vers les deux navires et l’attitude des locaux est menaçante. Comment expliquer ce changement d’attitude ?
Par de fréquents flashbacks, ce premier tome retrace la vie de James Cook depuis son apprentissage comme épicier chez Monsieur Sanderson en 1745 à Staithes dans le Nord-Est de l’Angleterre jusqu’à la fin de l’année 1771, où il apprend le décès de deux de ses enfants. Une deuxième mission d’exploration se prépare.
Cette découverte du « Nouveau Monde » s’accompagne de la rencontre de « l’Autre » si différent par ses territoires, son habitat, ses modes de vie, ses croyances ou sa culture. Toutes ces explorations sont également le fruit des progrès techniques accomplis en termes d’instruments de navigation, d’architecture de bateaux, mais surtout de cartes marines permettant de naviguer enfin avec davantage de précision. Aux motivations économiques (les besoins en métaux précieux et en épices sont toujours aussi pressants), politiques (il faut toujours faire étalage de la grandeur des Etats et de leurs souverains luttant chacun pour la suprématie sur terre comme sur mer) ou encore religieuses (la conversion de nouvelles âmes au christianisme est toujours autant impérieuse) s’ajoutent des ambitions plus nobles, celles scientifiques et encyclopédiques imprégnant si fort l’esprit des Lumières. Il s’agit pendant ces campagnes d’exploration de dresser un inventaire détaillé des espaces découverts en matière de faune, de flore, de géographie et même d’étude des peuples.
Extrait tiré du tome 1 de « James Cook », Glénat, 2021, pages 51-52.
Tome 2 – Aussi loin que possible
Ce second tome débute par la préparation d’un deuxième voyage destiné à explorer l’Océan Pacifique, mais également à confirmer ou à infirmer la présence d’un continent glacé à proximité du Pôle Sud. Le départ est prévu pour le mois de juillet 1772.
Pour confirmer l’hypothèse de la présence d’une terra australis, James Cook décide de partir au Cap de Bonne-Espérance, de naviguer dans le Sud de l’Océan indien et d’atteindre la Nouvelle-Zélande. Les deux bateaux feront le voyage séparément et se retrouveront dans la baie de Ship Cove.
En janvier 1773, l’équipe de Cook franchit le cercle antarctique et aperçoit des albatros, signe d’une terre à proximité. Ce n’est qu’en mai 1773 que les deux navires se retrouveront. L’épidémie de scorbut et de grippe fait des victimes parmi les deux équipages. Pour endiguer ces maladies, un choix est fait : débarquer en Nouvelle-Zélande et trouver des fruits riches en vitamine C. Mais comment faire face aux locaux, qui auraient la réputation d’être des anthropophages ?
Après avoir navigué au Vanuatu et en Nouvelle-Calédonie, puis franchi le Cap Horn, James Cook atteint la ville du Cap en mars 1775. Plus de trois années se sont écoulés depuis le départ de la mission. Un troisième voyage se prépare dès le mois d’avril 1776. Une question reste en effet en suspens : est-il possible de trouver un passage entre la baie d’Hudson et la Californie pour relier l’Océan Atlantique et l’Océan Pacifique par le Nord ?
Source : Extrait tiré du livre « James Cook » (Tome 2) publié chez Glénat, 2021, pages 4-5
Cette biographie en deux tomes narre donc les aventures d’un explorateur de moins en moins connu par les jeunes générations. Absent des programmes d’histoire et de géographie, James Cook peut être étudié par les élèves dans le cadre de l’enseignement de spécialité Anglais ou de l’enseignement d’histoire-géographie en DNL.
Avec des vignettes colorées et expressives, soutenues par un scénario parfois un peu rapide, les lecteurs découvriront alors les riches apports scientifiques et militaires de l’un des meilleurs navigateurs de l’Océan Pacifique et de l’Océan Glacial Antarctique.
Pour aller plus loin :
Antoine BARONNET @ Clionautes