« En géographie, habiter ne se réduit pas à résider, avoir son domicile quelque part. S’intéresser à l’habiter consiste à observer les façons dont les humains organisent et pratiquent leurs espaces de vie, à toutes les échelles ».
Selon le nouveau programme du cycle 3, on doit traiter:
« La ville, la métropole et la ville de demain », « Les élèves sont ensuite invités (… ) à imaginer la ville du futur : comment s’y déplacer ? Comment repenser la question de son approvisionnement ? Quelles architectures inventer ? Comment ménager la cohabitation pour mieux vivre ensemble ? », « Mieux habiter, Favoriser la place de la « nature » en ville », Recycler, Habiter un écoquartier ». Et en sixième : « Les métropoles et leurs habitants », « La ville de demain ».
Les éditeurs n’ont pas encore (à juste titre) publié leurs manuels. Alors Les petites Pommes ont le livre qu’il vous faut : Comment vivrons-nous demain en ville ?
Gilles Antier, urbaniste, présente le point de vue du géographe assorti de celui de l’aménageur de cette très intéressante institution qu’est l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de l’Île de France au site plein de ressources pour enseigner: http://www.iau-idf.fr/
Ce petit livre simple, clair, dynamique et ambitieux dans ses perspectives, est donc nécessaire pour se mettre à niveau sur l’essentiel des connaissances, des chiffres, des nouveautés concernant l’urbanisation, de la métropolisation en Europe et dans le monde.
Gilles Antier distingue les stratégies d’aménagement qui ont modifié les villes du Nord et du Sud sur le siècle passé et donne des pistes différenciées pour réussir face au défi climatique qui joint au défi humain gigantesque, met en péril les villes du Sud tandis que celles du Nord commencent à réfléchir pour s’adapter. Il s’interroge sur les jeux de pouvoir, qui dirige et organise la ville, celle qui présente un cadre attractif au Nord face aux investisseurs du Sud attirés par du marketing urbain ou de grands Jeux. Il propose des exemples pour inclure les citoyens dans le processus de décision.
Un autre aspect novateur de ce livre est la synthèse des innovations environnementales urbaines en cours. Donnons un seul chiffre, le constat de l’occupation du sol: un lotissement en France a une densité de 50 à 60 personnes/ha alors que la ville du Sud oscille entre 600 et 2700. La ville du nord doit s’orienter vers un modèle de ville compacte, partageant, qui recycle, se densifie, s’intensifie tout en profitant des progrès des transports de passagers et de flux (big urban data), se reconnectant avec des trames vertes et bleues, des zones de compensations paysagères et environnementales. Les défis des villes du sud sont de toute autre nature mais déjà beaucoup d’innovations ont lieu, indiquant d’autres chemins possibles.
Tous ces thèmes évoqués en 117 pages sont assorties d’exemples précis, concrets et à la pointe des données actuelles. L’écriture simple lui permet d’y trouver des textes à faire étudier aux élèves et pour les plus passionnés d’entr’eux à lire, même plus tard dans la scolarité.
Pascale Mormiche