« La collection « les cahiers POPSU » s’inscrit dans un programme de recherche-action mené dans le cadre du volet « Métropoles » de la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines, rattachée au Plan urbanisme construction architecture. Ce programme assure la production de recherches sur les métropoles et leur diffusion dans les milieux de la recherche, auprès des élus, des professionnels des territoires, ainsi que du grand public. Chaque cahier est une restitution d’un enjeu particulier au sein d’une métropole partenaire du programme ».

Les 22 métropoles françaises représentent plus du quart de la population française et près de 2 milliards d’euros de dépenses culturelles, si l’on fait le cumul des budgets métropolitains et des villes-centres concernées. Il est donc important de s’interroger sur la vocation culturelle des métropoles. Toutefois les principes de répartition entre acteurs sont tout sauf homogènes. On distingue globalement 4 visions métropolitaines de la culture : la métropole virtuelle désigne les cas d’absence de réel transfert de la politique culturelle vers les métropoles ; la métropole sélective désigne la gestion partielle d’un ou plusieurs domaines jusque-là de compétence municipale par la métropole ; le virage métropolitain place la métropole comme un acteur central du jeu culturel ; la politique culturelle métropolitaine témoigne d’un basculement majoritaire des politiques et des budgets culturels vers la métropole. Le poids de la métropole montpelliéraine dans le budget culturel total (ville-centre + métropole) est un exemple de la dernière catégorie avec 87,8 %. Cette dynamique s’inscrit dans un temps long, quasiment depuis 1965 et la fondation du district de l’agglomération urbaine de Montpellier. La culture apparaît alors comme une stratégie de développement urbain. Il s’agit en même temps de répondre aux besoins de la nouvelle classe moyenne qui peuple la ville et d’utiliser la culture comme un outil d’attractivité dans le cadre d’une compétitivité face aux autres métropoles. Un esprit de catalogue est d’abord adopté, qui va des offres universitaires, de recherche et de formes urbaines à la culture. D’un point de vue financier, l’essentiel des équipements montpelliérains est concerné par le transfert de gestion vers la communauté d’agglomération. Récemment, 2 projets d’envergure symbolisent cet investissement dans la culture : la création du MoCo (Montpellier Contemporain) et la prise en main de l’établissement public du Domaine d’O qui coiffe 3 festivals et 2 lieux de spectacle. Toutefois, face aux changements institutionnels et de majorités politiques, une nouvelle gouvernance culturelle et artistique est en passe d’émerger dans la Métropole montpelliéraine. Parallèlement à la politique d’offre promue depuis les années 1960, une volonté de démocratisation culturelle se fait jour avec notamment des projets où la culture voisine avec des engagements civiques, politiques et des concepts de service à la population dans les quartiers. De plus, la stratégie culturelle métropolitaine, parfois trop tournée vers l’excellence et la performance, doit aujourd’hui davantage composer avec un foisonnement d’initiatives proposées par des acteurs multiples, publics comme privés, à des échelles différentes et parfois avec une philosophie opposée.