GAFAM, RGDP ou Cambridge Analytica : autant de termes et d’expressions entendus et qui montrent, à leur façon, que notre vie numérique peut parfois nous échapper. Alors, pour en savoir plus et pour savoir comment mieux maitriser le numérique, ce roman graphique vous propose de suivre Audric, médiateur numérique, dans un voyage façon quête interplanétaire.

Audric : du geek à la prise de conscience

Audric est formateur numérique et il accompagne différents publics dans la prise en main des outils informatiques. En racontant son itinéraire, c’est aussi l’occasion de glisser un certain nombre de conseils. Lui qui a découvert l’informatique dans les années 90, se rend compte en 2014 qu’il a accès, de par sa position de formateur, à beaucoup de données. L’objectif est d’être plus conscient de ce qu’on fait, quitte à changer quelques habitudes.

Comment naviguer ?

Le voyage commence par les systèmes d’exploitation. Il faut savoir que la grande majorité des serveurs qui permettent à Internet de fonctionner tournent grâce à des logiciels libres. Il est nécessaire également de bien distinguer Internet et le web, ainsi que deepweb et darkweb. Tout ceci est très clairement exposé.

Fake news

30 % des Français reconnaissent avoir déjà relayé des fake news et 86 % des gens admettent avoir cru au moins une fois à l’une d’elles. Les conséquences peuvent être très graves comme l’ont montré des affaires comme Cambridge Analytica. Il faut se méfier de l’astroturfing, cette technique qui consiste à manipuler l’opinion publique. Avec des algorithmes, on peut donner l’impression d’un sentiment majoritaire pour justifier une prise de position.

Moteurs !

Audric décrypte ensuite les moteurs de recherche : il explique le référencement et rappelle que, dans la très grande majorité des cas, quand quelque chose est en ligne, il est très difficile de le faire disparaitre. Chaque seconde, 4 000 photos sont envoyées sur Facebook et 99 000 requêtes passent par Google ! A ce propos, il faut bien se rendre compte aussi que les résultats affichés par Google diffèrent selon qui effectue la recherche.

Accepter sans savoir

On s’arrête ensuite sur la redoutable question des CGU, ou conditions générales d’utilisation, que personne ne lit avant d’accéder à un service en ligne. En même temps, cela peut se comprendre puisque selon l’association Ufc-Que choisir, il faut 6 heures et 52 minutes pour lire celles de la SNCF, soit plus de 256 pages pour connaître leurs réglementations.

Ça a de la valeur

On sait bien aujourd’hui que nos données numériques ont une valeur marchande. Cela signifie au passage que les Gafam ne sont qu’une partie du problème. Plus les données sont précises et plus elles valent chères. Avec les applications qu’on a sur nos téléphones, on diffuse encore plus de données que ce qu’on imagine parfois.

Comment s’en sortir ?

Audric donne au lecteur des pistes et des repères : il faut un mot de passe par service. Il existe des outils pour les générer. Pour être considéré comme libre, un logiciel doit respecter quatre libertés. Lorsque l’on utilise Chrome, cela veut dire qu’on est en même temps d’accord pour que Google ait accès à nos mots de passe. Le livre évoque également la RGPD et montre la différence d’approche entre les Etats-Unis et l’Union européenne sur un tel enjeu.

Les réseaux sociaux décentralisés

Les réseaux décentralisés peuvent être une réponse aux géants du Net. A ce titre on peut citer l’exemple de Framasoft ou, pour les moteurs de recherche, Duck duck go ou le dernier né, à savoir Ecosia.

Privé, vraiment ?

Vous apprendrez peut-être que la navigation privée ne l’est pas tant que ça puisque les sites visités continuent de savoir à quel moment on est sur le site ou encore ce que l’on fait avec la souris. Quant aux enceintes, plusieurs affaires troublantes montrent que leurs oreilles trainent en permanence à l’écoute de nos conversations.

Dans un monde non idéal

Sans céder au sensationnalisme, le livre aborde tout de même ce à quoi peut conduire ce type de technologie : crédit social en Chine ou reconnaissance faciale généralisée. Il ouvre également de nombreux autres chantiers comme le métavers, la blockchain ou les NFT, tous sujets qui pourraient faire l’objet d’un volume deux.

A la fin, on trouve quelques tutos pour aider à reprendre en main sa vie numérique. La bande dessinée propose aussi de revenir sur quelques images de l’album pour expliciter des références qui auraient pu passer inaperçues. On se doit de souligner que le livre n’est jamais trop technique. Il aide véritablement à faire le point sur les pratiques de chacun et sur les enjeux de nos vies numériques. Un ouvrage à conseiller largement.