Enseignant au Lycée Franco-Mexicain, je ne pouvais qu’être attiré par ce titre. Depuis mon arrivée dans ce pays, je m’efforce d’en savoir plus en effet sur son histoire et son actualité, afin de pouvoir faire des ponts avec nos programmes très (trop quand on travaille à l’étranger) franco et européocentrés, et pour ma culture personnelle.
L’auteur, Michel SAEZ est illustrateur spécialisé en histoire militaire. Il contribue à des revues comme Uniformes, figurines, soldats napoléoniens ou Ligne de Front, Desperta Ferro en Espagne et Journal of the Company of military historians aux Etats-Unis.
Il s’intéresse tout particulièrement à l’histoire des forces armées des Etats-Unis du XIXème siècle à la fin de la Première guerre mondiale et, sur ce thème, les conflits de l’Ouest américain entre 1835 et 1919.
Il s’agit ici en fait d’une revue type mook, d’histoire, pas un livre d’histoire à proprement parlé. Son auteur s’appuie sur la lecture de journaux états-uniens comme source primaire et une bibliographie conséquente, essentiellement états-unienne également.
Dans ce petit ouvrage, il se penche sur l’intervention américaine de 1914 au Mexique, alors en pleine révolution, suivant un plan très classique : Après un prologue sur la dégradation des relations entre les deux Etats qu’il fait remonter (à juste titre) à l’insurrection texane et l’intervention de 1846, Michel SAEZ nous expose comment la révolution qui met à bas le régime de Porfirio DIAZ, finit par susciter l’intervention des gringos. Il décrit le déroulement des opérations et enfin les conséquences de cette intervention.
L’écriture est claire et précise, et l’ouvrage est d’une lecture agréable. Au milieu, le lecteur trouve un cahier d’illustrations (des photos et une carte du Mexique en 1847). Très factuel, l’approche est une bonne entrée en matière pour démêler cette situation bien confuse de la guerre civile mexicaine (et encore, il n’aborde pas les zapatistes) mais elle frustrera probablement ceux qui connaissent déjà cette période et n’apprendront rien de cette lecture.
L’épilogue apporte des éléments d’analyse sur la suite des évènements, notamment les tensions persistantes entre les deux Etats, mais il passe cependant trop vite sur l’affaire du télégramme Zimmermann (télégramme adressé à l’ambassadeur allemand à Mexico pour l’inciter à pousser le Mexique à entrer en guerre contre les Etats-Unis) ou encore la nationalisation du pétrole par Cardenas et l’expulsion des compagnies anglo-américaines. En revanche, le spécialiste d’histoire militaire qu’est l’auteur développe de manière intéressante les carences et leçons de la Première guerre mondiale pour l’armée américaine.
Pour conclure : De Veracruz à Pancho Villa est un petit livre intéressant pour comprendre les principaux enjeux et le déroulement des faits, de la Révolution mexicaine entre 1910 et 1917, et en particulier la position des Etats-unis. Il s’adresse avant tout aux néophytes cherchant à connaitre l’histoire du Mexique et laissera sur leur faim les spécialistes.