Présentation de l’éditeur. « Dans un village africain, une fillette cajole une chauve-souris. De jeunes garçons rapportent fièrement le cadavre d’un singe au dos argenté. Un mal pernicieux se propage silencieusement au pied de la Montagne des nuages, et le long d’une rivière sur laquelle glisseront bientôt les pirogues funèbres ».
Paule Constant, femme de lettres, prix Goncourt en 1998, a longuement parcouru le monde et notamment l’Afrique où se déroule l’action de cet ouvrage. Elle est l’auteur du roman éponymePaule Constant, Des Chauves-souris, des singes et des hommes, Gallimard, coll. « Folio », n° 6348, 7 sept. 2017 qui a servi de base littéraire à la présente bande dessinée. Barroux, installé aux États-Unis, est illustrateur de presse et a déjà mis en images le carnet de guerre d’un poilu (On les aura !) et le récit d’un migrant africain (Alpha).
Non loin du fleuve Ebola, en Afrique, des enfants partis à la chasse ramènent dans leur village le corps d’un grand singe, bientôt partagé sous forme d’un repas collectif par l’ensemble des villageois. Mais cet animal, contrairement à ce que les enfants prétendent, n’a pas été chassé mais retrouvé mort. Au même moment, une petite fille recueille une chauve-souris avec laquelle elle commence à s’amuser. Sans le savoir, les uns et les autres viennent d’enclencher un processus qui va les confronter à un mal qui n’a pas encore de nom, un violent accès de fièvre qui touche les animaux avant de se transmettre à l’homme et qui va emporter les villageois et leurs proches les uns après les autres : la fièvre Ebola.
Lorsque tombent les premières victimes, c’est toute une société qui se trouve en proie à une crise profonde et qui cherche des coupables. On entreprend de combattre cette fièvre en se repliant sur des croyances traditionnelles et leurs remèdes dérisoires. Le mal est perçu comme le fruit d’une transgression. Les hommes doivent réparer leur faute et respecter à nouveau leurs coutumes. Pourtant, rien ne semble avoir de prise sur cette épidémie qui continue de se propager.
Paule Constant et Barroux racontent ici le désarroi d’une société désemparée face à un mal qui la dépasse et qui n’épargne personne, frappant au hasard, semant la terreur et la discorde. Plus qu’une bande dessinée, il s’agit davantage d’un conte illustré avec un parti pris graphique tranché au rendu brut, vif et coloré.