Présenté comme une synthèse inédite sur le sujet, ce dictionnaire des politiques territoriales passe en revue une centaine d’entrées rédigées par près d’une centaine de contributeurs, presque du sur mesure. Dirigé par Romain Pasquier, Sébastien Guigner (tous deux chercheurs au CRAPE Centre de Recherches sur l’Action Politique en Europe) et Alistair Cole (Université de Cardiff), ce travail collectif mobilise des auteurs d’horizons professionnels et disciplinaires différents (aménageurs, sociologues mais surtout politistes) mais également étrangers (Montréal, Genève, Séville…).

Des classiques « aménagement du territoire » à la « politique de la ville », l’ouvrage évoque des actions pouvant être regroupées par milieux (« littoral », « montagne », « Outre-Mer »), par types de populations (« jeunesse », « personnes âgées », « notable(s) » même…) ou encore par « échelles d’action publique ». Et là, le local peut dérouler toutes ses déclinaisons : pour un « développement local » de l’« intérêt local », il faut mobiliser les « élus locaux » et donc le « système politique local », la « démocratie locale » mais surtout la « finance locale » avec éventuellement usage d’un « référendum local », le tout pour améliorer les « services publics locaux ». Vaste chantier.

Que trouve-t-on également ? Des choses qui gangrènent le débat « clientélisme » mais qui sont dans l’air du temps « cumul des mandats », qui restent vagues « collaborateur politique », « consultant » ou cette « coopération territoriale » : n’est-elle pas seulement une coopération transfrontalière ? Il y a aussi des concepts « NIMBY », des politiques aux objectifs hélas difficilement réalisables « mixité sociale » ou pour lesquelles il y a encore beaucoup à travailler « parité ».

Quoi qu’il en soit, les auteurs ont réussi le pari d’être exhaustif sans aller convoquer des politiques trop sectorielles ou trop ponctuelles. Largement de quoi faire le tour de la question en somme. Les articles sont courts et précis, une bibliographie et une liste des sigles viennent compléter l’ensemble. Ce qui pose question au final c’est ce qu’on visualise dans l’index ou à la fin de chaque article, ces « renvois » qui sont extrêmement nombreux (vers une bonne vingtaine d’autres entrées souvent). Mais est-ce illogique au vu de la complexité de ces politiques qui s’imbriquent et qui s’entassent sans forcément se substituer ?