Ce livre commence par une biographie – et bibliographie – des différents auteurs, qui ont souvent comme point communs d’être des historiens, chercheurs et didacticiens au contact des professeurs stagiaires, plusieurs enseignant en ESPE. Il s’articule autour de deux grands thèmes et finit sur de petits résumés des différentes contributions.

L’introduction de l’ouvrage commence par un constat amer: « la didactique de l’histoire n’a jamais été un domaine scientifique très structuré en France ». (Lautier et Allieu-Mary, 2008). Puis par un rappel de la définition de la didactique elle même: « Il s’agit de connaitre le opérations qui se passent quand on apprend une discipline et, au service de cet apprentissage, de mieux cerner et maitriser les problèmes qui se posent quand on l’enseigne. » (Moniot, 1993).

C’est tout d’abord un livre qui fait un état des lieux des rapports entre les professeurs (histoire scolaire) et didacticiens et qui essaye de trouver des raisons à cette méconnaissance. Patricia Legris soulève le fait que les programmes ne sont pas rédigés avec l’aide des didacticiens. Charles Heimberg opère une comparaison avec la Suisse romande. Par ailleurs, la professionnalisation de la formation des enseignants montre la nécessité de cette réflexion didactique, y compris en regardant dans d’autres disciplines (2ème contribution).
La 3ème contribution m’a intéressée fortement car elle partait d’un sondage auprès de professeurs tuteurs. Les recherches en didactique semblent se diffuser (les CR des Clionautes sont nommés!), mais le handicap qui semble rester un frein est le langage didactique lui-même. Elle insiste aussi sur le fait que, depuis les nouveaux programmes, le socle commun, les nouveaux rôles donnés aux enseignants, la didactique a manqué d’une image positive dans l’innovation.

Dans un deuxième temps, l’ouvrage propose quelques exemples de pratiques d’historiens appliqués en classe. Ainsi la construction d’un récit par les élèves, sur le modèle des usages des historiens ou des expériences d’histoire contrefactuelle montrent que la mise en activité des élèves peut être très efficace. Sylvie Lalagüe-Dulac restitue les travaux faits par l’INRP sur l’enseignement de l’esclavage en primaire pour éviter les stéréotypes, les mots à connotation péjorative ou offensante. Enfin, Annie Brutler fait remarquer que l’histoire des discipline offre aussi un vaste territoire de recherche (sujets, méthodes, documents étudiés) à la didactique.
Pour conclure, je dirai que ce livre donne une bonne idée des questions que se posent les didacticiens et de mieux comprendre leur démarche. Et finalement c’est le but de ce livre que de rapprocher théoriciens et praticiens!