Dans sa partie liminaire, le numéro d’avril d’Archéologia traite de l’actualité des musées, de la sexualité préhistorique (article de Jean-Paul Demoule dans la rubrique « grandes questions de l’archéologie »), de l’ « actualité de la recherche (avec, entre autres, un article sur la fin des mammouths couplé à une interview de Ludovic Orlando, paléogénéticien et directeur de recherches au CNRS) » et du « cheval bondissant de Bruniquel  ( rubrique « l’objet du mois » par Catherine Schwab)».
Une première grande contribution, « Pompéi, les dernières découvertes » est offerte par Anne-Sophie Faullimmel qui a interviewé Massimo Osanna, professeur d’archéologie à l’université de Naples et directeur du Parc archéologique de Pompéi. Commissaire de l’exposition consacrée à la cité au Grand Palais (on trouvera, entre autres, une reproduction de la superbe mosaïque d’Ariane et Dionysos exposée à Paris dans l’article), celui-ci revient sur sa gestion du site de Pompéi, évoquant sa sécurisation et la reprise des fouilles.
L’article compte, en sus, une recension des dernières découvertes effectuées dans un quartier de la Regio V (Maison d’Orion, Maison au Jardin (une restitution en 3D de cette dernière est visualisable) système de drainage…) et une petite fiche de synthèse sur les « styles pompéiens ».
Martin Pithon signe un article intitulé « Le manoir de la Voûte-Coton et le logis de Bellebranche à Angers ». Après contextualisation de la fouille, l’auteur revient sur la mise au jour de deux édifices médiévaux angevins. Le logis de Bellebranche, occupé jusqu’au XXe siècle, a fourni, via ses latrines, de nombreux artefacts, témoignages de la vie quotidienne de sa population résidente.
Un troisième article consiste en une interview par Olivier Paze-Mazzi de Corinne Jouys-Barbelin, conservatrice du patrimoine et commissaire scientifique de l’exposition d’Alésia à Rome. L’aventure archéologique de Napoléon III (1861-1870) organisée par le MAN de Saint-Germain-en-Laye. Intitulée « Napoléon III. Fondateur de l’archéologie moderne », la contribution évoque le rôle de l’empereur dans le développement de l’archéologie nationale (avec une partie sur la Commission de Topographie des Gaules) et son travail sur Jules César auquel il s’identifiait. Un encart présente également l’œuvre du peintre Joseph-Fortuné-Séraphin Layraud (sont reproduits son Décor peint de la Domus Tiberiana et ses Ruines du mont Palatin, Vue des fouilles de la maison de Livie) et deux pages sont encore consacrées aux « grandes fouilles de Napoléon III » avec Alésia, Uxellodunum et Gergovie.
Etienne Lallau dans « A Coucy-le-Château, les cuisines princières de Louis d’Orléans », relate la mise au jour des vestiges d’une cuisine princière du début du XVe siècle.
Coucy fut acquis par Louis Ier d’Orléans, frère du roi Charles VI, en 1400. Il entreprend d’aménager le château et c’est dans ce cadre que furent conçues les grandes cuisines.
La cuisine mise au jour se rattache à la famille des cuisines dites « à cheminée de plan centré », particulièrement rares puisque E.Lallau indique qu’en dehors de Coucy, elles ne sont recensées qu’à Montreuil-Bellay, Dijon, Angers et Château-Thierry (et probablement Saumur). Les cuisines de Coucy, témoins des ambitions de Louis Ier d’Orléans pour ce site, furent démantelées volontairement au XVIe siècle.
Enfin, dans « Archéologie de l’Amazonie, une affaire de femmes », Stéphen Rostain, archéologue et directeur de recherche au CNRS, après avoir dénoncé le sexisme dont peuvent être victimes les chercheuses, évoque les travaux pionniers de Betty Meggers et Anna Roosevelt en Amazonie.
La science a fortement progressé ces trente dernières années dans cette région du monde et l’auteur mentionne les recherches d’Helena Lima, de Anne Rapp Py-Daniel ou encore de Cristiana Barreto.
Le statut de la femme amérindienne est également évoqué dans un petit encadré d’un grand intérêt.
Grégoire Masson