CR par Carole Plassard

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*C’est une très belle chronique de la Débâcle par un jeune ingénieur polonais, fou épris de liberté et d’une certaine idée de la France, qui a fui son pays après l’invasion de son pays par les troupes de l’Allemagne nazie. L’auteur porte (à juste titre ?) des propos très durs sur la défaite française du printemps 1940 par rapport aux combats menés par ses compatriotes à la fin de l’été 39. Il donne aussi sa vision du totalitarisme quand il évoque les apports de l’Antiquité Grecque, la raison et la recherche de la vérité, ceux de Rome avec la justice et le droits et enfin ceux du Christianisme avec la distinction entre la vie temporelle et la vie éternelle. Pour lui le totalitarisme est la négation de ces trois apports, ou de ces trois mises comme il dit, le tout énoncé en étant allongé sur une plage du côté de Narbonne.
.Une traversée de la France à vélo qui vous fait découvrir ou redécouvrir une France qui semble perdue face à l’invasion, écrasée par la chaleur caniculaire du printemps et de l’été 1940, les plages de Gruissan et les heures passées à ne rien faire en fumant cigarette sur cigarette, l’indignation de l’auteur et du jeune Tadzio devant les bâtiments intacts de la Marine à Toulon, son dégoût vis à vis de ses compatriotes qui profitent du système à Uriage.
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Et si vous êtes aussi cyclotouriste, ou l’âme du cycliste du dimanche, alors vous souffrirez comme Andrzej et Tadzio sur des vélos surchargés (de confiture et de chocolat et vous comprendrez pourquoi les cyclistes ont souvent très bon appétit…) et sans dérailleur dans le col de la Cayolle ; et si vous n’êtes que géographe vous saurez au moins ce que cela peut être comme effort…
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Assurément, un très beau livre qui donne envie de lire les autres chroniques d’Andrzej Bobkowski.
.Carole Plassiard de Chambéry