« L’idée est de suivre ce personnage et ses camarades le plus longtemps possible et d’assister à leur évolution au fil des années ». Ainsi le tome 1 en format BD 64 pages se concentre sur la vie d’Elliot au collège. Le tome 2 quant à lui sera dans un format différent, plus dense et portera sur les années lycées.
Elliot entre au collège, et dès sa première journée, les choses se compliquent. Il ne connaît personne, et comprend assez vite que le collège, ce n’est pas l’école primaire. Il y a des règles de survie sociale à connaitre. Immédiatement, un « ami » imaginaire, un petit monstre qui symbolise ses pires angoisses, se matérialise à ses côtés. Et cet « ami » va le mettre en garde dans toutes les situations de son quotidien de collégien.
On se rend bien vite compte qu’Elliot est un grand angoissé. Tout est source de stress. Se présenter devant la classe, aller en cours de natation, aller à un anniversaire… Mais malgré toutes les interventions de son angoisse, Elliot survit à sa première année de collège ! Les angoisses paraitront vite excessives au lecteur puisque finalement, les situations réelles, quoique parfois compliquées, se passent toujours mieux que ce qu’Elliot craignait. Il se fait des amis, tombe amoureux, passe de bons moments.
L’humour présent tout au long du récit permet de dédramatiser : les séances de jeux vidéo sont d’ailleurs particulièrement comiques. La fin est émouvante et ouvre les yeux d’Elliot sur les angoisses des autres. Car il n’est pas tout seul ! L’épilogue est surprenant car il présente une situation extrême de violence paternelle dont sera témoin Elliot. Mais cela permet de constater qu’Elliot est en train d’apprivoiser ses peurs, ce qui le rend capable d’aider les autres. Un message d’espoir pour tous les grands angoissés.
Avis personnel :
Lorsqu’on lit cette BD, force est de reconnaître que les situations rencontrées par Elliot ne nous sont pas inconnues ; soit que nous les ayons vécu personnellement (malheureusement) soit que les ayons vu se produire sur d’autres.
Malgré les touches d’humour savamment distillées dans l’ouvrage, je dois reconnaître avoir été mal à l’aise à certains moments. Cette concentration de situations difficiles traversées par Elliot interpellent sur nos jeunes d’aujourd’hui et leurs manières de les affronter. Comment un enfant en pleine construction de son identité pourrait-il faire face à autant de violences de la part d’autres camarades ? Je n’ai pas connu les situations rencontrées par Elliot, d’où peut-être mon malaise. Les petits passages sur les jeux vidéo entre Hari et Elliot permettent toutefois de « casser » cette ambiance pesante et apporte de la légèreté au récit.
Quelques planches disponibles directement sur le Site de l’éditeur
L’auteur en quelques mots (d’après le site de l’éditeur) :
Théo Grosjean, né le 16 mars 1995, entame sa carrière d’auteur de bande dessinée après avoir passé quelques années à l’Ecole Emile Cohl, à Lyon. Il publie, en tant qu’auteur et dessinateur, un premier ouvrage nommé Un gentil orc sauvage, qui lui permet de faire ses armes et commencer à développer son univers graphique et scénaristique. Il publie par la suite sur Instagram L’homme le plus flippé du monde, une série suivie à ce jour par 184 000 personnes, et également éditée en deux recueils. Après un album plus expérimental, Le spectateur, il rejoint le journal Spirou pour raconter les aventures d’Elliot au collège, un petit garçon peureux qui lui ressemble beaucoup. Le tome 1 de cette série paraît aux éditions Dupuis en 2023.