Fondée en 1932, la revue Urbanisme a lancé au printemps 2013 une nouvelle formule. En 2022, son nouveau rédacteur en chef, Julien MEYRIGNAC, a souhaité encore modifier la maquette afin que la revue élargisse son lectorat, notamment vers les décideurs, et son audience. Toujours destinées « à ceux qui réfléchissent, conçoivent, financent et réalisent la ville », les principaux changements concernent la forme avec notamment une plus grande place donnée à la photographie et une mise en page plus aérée. L’actualité culturelle est toujours  traitée conformément à la promesse originelle du journal en lien avec les territoires, les villes et les sociétés.

Les énergies sont le sujet de ce numéro de novembre-décembre 2022. Pour Francis BEAUCIRE, Jean COLARD et Pascal HORNUNG, interroger la manière dont l’urbanisme et, plus largement, l’aménagement des territoires peuvent apporter leur propre contribution à une mobilité quotidienne décarbonée, c’est renouer avec les débats sur la densité, la proximité, l’étalement urbain et leurs dérivés en termes d’arrangement des espaces habités. Les outils existent déjà (SCoT, PDM et PLUi) mais il reste à leur donner un contenu enrichi en terme d’urbanisme et de mobilité à travers une gouvernance territoriale renouvelée et affirmée des intercommunalités. Le projet expérimental Response à Dijon présenté par Valérie MONTANIER, qui doit conduire toute une partie de quartier à l’autoconsommation, peut par exemple servir de modèle à répliquer dans d’autres villes. Il est aussi le témoin d’une transition énergétique des territoires « jouissive » comme l’appellent Ariella MASBOUNGI et Franck BOUTTÉ.

De même, l’insertion des éoliennes dans les paysages et leur acceptabilité sociale nécessitent une approche globale qui prenne en compte les particularités spécifiques aux territoires pour Rodolphe CASSO. Maider DARRICAU présente de son côté les « smart grids« , algorithmes parfois érigés en solution miracle à la crise énergétique et environnementale. Philippe BIHUIX se pose toutefois la question d’un bonheur improbable mû par une transition énergétique high-tech. Du côté du logement, Sébastien MAIRE estime que le meilleur bâtiment « zéro carbone » est celui qu’on ne construit pas ! Il est parfois plus rentable de démolir et reconstruire que de rénover.