Ce compte-rendu présentera deux ouvrages complémentaires, dirigés par une équipe de chercheurs brésiliens et français en urbanisme et en aménagement du territoire. Ces deux ouvrages recueillent les travaux réalisés dans le cadre d’un programme baptisé « Attilio », du nom du premier docteur en urbanisme de nationalité brésilienne à avoir soutenu sa thèse de doctorat en France, en 1930. Le programme a consisté essentiellement en l’organisation de Dialogues franco-brésiliens en aménagement et urbanisme, « communément désignés par le terme portugais de Dialogos » (T1, p.9). Ceux-ci se sont tenus à Salvador de Bahia en 2009 et 2016, Paris en 2011, Sao Paulo en 2012, Lille en 2014 et Tours en 2018. Ces dialogues ont ainsi fait l’objet d’une première publication dans la revue brésilienne RISCO (n°1-2020 ; httpes://www.revistas.usp.br/risco/view/11599) et les deux ouvrages présentés ici : Faire nature en ville puis La transformation urbaine au prisme de la nature.

            Les deux actes proposent des regards croisés franco-lusophones et interdisciplinaires (urbanisme, sciences sociales, sciences de la nature et du vivant) sur les questions des rapports entre ville et nature, « au cœur aujourd’hui de multiples questionnements » (T1, p.11).  Si le premier ouvrage regroupe des textes analysant l’état des relations entre ville et nature, le second s’interroge sur les voies d’une possible « renaturalisation » de la ville. Dans le premier ouvrage, trois approches sont ainsi proposées aux lecteurs : une première qui procède de l’observation de terrain et concerne l’étude des dynamiques des rapports villes-nature ; une deuxième qui voit la nature à la fois comme un atout mais aussi une menace pour la ville ; enfin, une troisième qui renvoie au décalage fréquent entre les représentations de la nature urbaine et les contenus de l’action publique et privée.

Le second ouvrage, à travers ses huit chapitres, donne à voir différentes perspectives d’action qui visent à favoriser soit la préservation soit le retour de la nature en ville, à partir de cas d’étude observés en France, en Tunisie ou au Brésil. Le « désir de nature » (Bourdeau-Lepage, ) est général. Il amène à reconsidérer la « fabrique de la ville » et nécessite de prendre en compte toutes les formes de nature urbaine, de la plus sauvage à la nature jardinée. Le renouvellement des formes devient quasi obligé et relève du « soft planning », « c’est-à-dire d’une planification urbaine permettant à la fois d’intégrer des démarches non institutionnalisées ou informelles et de concevoir des actions diversifiées, plus décentralisées et participatives à de très petites échelles territoriales (Desjardins, 2020).

Les deux ouvrages sont extrêmement intéressants même s’ils ne parviennent pas éviter l’écueil des comptes-rendus d’actes de colloque, à savoir les répétitions du matériel conceptuel et des références, voire de certaines observations. Les travaux de synthèse réalisés par les directeurs des deux ouvrages sont bien menés et donnent une vision claire et actualisées des recherches menées depuis 2008.