Sur les traces de l’écrivain-voyageur
Né en Suisse en 1929, l’écrivain suisse Nicolas Bouvier est considéré par de nombreux lecteurs comme l’écrivain-voyageur le plus marquant du XXe siècle. Son livre le plus connu, « l’Usage du monde », raconte le voyage effectué avec son ami peintre Thierry Vernet, de la Suisse à l’Afghanistan, en passant par la Yougoslavie et la Turquie, dans leur petite Fiat Topolino en 1953-1954. Salué tardivement par la critique, « l’Usage du monde » a même été étudié dans le cadre du programme de l’agrégation de lettres modernes en 2017-2018.
A travers ses récits de voyage, Nicolas Bouvier parcourt le monde et adopte une écriture fortement imprégnée de géographie. L’auteur de ce beau livre aux éditions Paulsen, Alexandre Chollier, insiste sur cette dimension de l’oeuvre de Bouvier en s’appuyant sur des archives peu étudiées, des dessins et l’oeuvre publié de l’écrivain, au point d’en faire un sous-titre : « au gré des géographies ».
Pensant à de telles villes, à de tels espaces, il n’est pas surprenant qu’un jour de juillet 1953, Nicolas Bouvier parte rejoindre son ami qui l’attend à Belgrade. Ensemble, ils voyagent plus de neuf mois quand, quelques jours avant l’équinoxe de printemps, la décision est prise d’interrompre leur équipée commune une fois atteinte Ceylan. A peine l’est-elle, et l’on imagine que cette décision fut lourde de sens pour l’un et pour l’autre, que Nicolas Bouvier n’a plus qu’une idée en tête : atteindre cette Asie centrale qui lui fiche des picotement depuis cinq ans. Quelques mois plus tard, fin novembre 1954, alors que Thierry est déjà arrivé à Ceylan, où l’a rejoint sa fiancée Floristella Stephani, Nicolas franchit l’Hindou Kouch sur le dos d’un camion. Il sait que, au-delà de cette chaîne, ce n’est pas seulement la Bactriane qu’il trouvera, mais aussi la marche occidentale de cette Asie centrale tant rêvée.
Nicolas Bouvier – Au gré des géographies, Paulsen, 2022, page 30
De la Grèce à la Finlande, en passant par la Serbie, la Macédoine, la Turquie, l’Iran, l’Inde, le Sri Lanka et le Japon, l’ouvrage retrace les différents voyages effectués depuis son enfance genevoise, le plus souvent en compagnie de Thierry Vernet. Le récit n’omet pas la période de dépression à Sri Lanka, que Nicolas Bouvier évoque dans « le poisson-scorpion ». Décédé en 1998 d’un cancer du poumon, Nicolas Bouvier laisse une oeuvre dont l’écriture laisse rarement indifférent son lecteur.
Source : Extrait tiré du livre « Nicolas Bouvier – au gré des géographies » publié chez Glénat, 2022, pages 6-7
En conclusion, cette balade littéraire et géographique en compagnie de Nicolas Bouvier est particulièrement plaisante. Les illustrations sont nombreuses et rigoureusement sélectionnées. De petits encarts mettent en avant des passages des oeuvres de Bouvier et font l’effort de prendre du recul.
Une lecture qui ravira les amateurs d’aventures au long cours, de récit de voyage et d’ailleurs.
Pour aller plus loin :
- Présentation de l’éditeur -> Lien
- Une conférence de l’auteur qui présente son livre :
Antoine BARONNET @ Clionautes