Les deux premières parties ont été écrites par Jérôme Wilgaux (maître de conférence en histoire grecque à l’université de Nantes) ; la troisième partie a été écrite par Jean-Baptiste Bonnard (maître de conférence en histoire grecque à l’université de Caen), la quatrième par Véronique Dasin (professeure d’archéologie classique à l’université de Fribourg en Suisse).
La cinquième partie correspond à une conclusion générale de l’ouvrage divisée en deux chapitres qui traitent de l’élargissement de l’enquête puis des évolutions récentes la recherche, d’une comparaison de deux systèmes sociaux et enfin des évolutions familiales.
Tous les chapitres ne comportent pas de bibliographie, ce qui peut apparaître comme un déséquilibre dans l’ouvrage lorsque l’on constate que plusieurs chapitres à suivre comportent des bibliographies. Néanmoins, l’ouvrage se termine par une bibliographie très dense (plus de 50 pages!) classée par auteurs, et non pas par thèmes, ce qui peut être un frein à trouver un ouvrage qui concerne un sujet particulier.
L’ouvrage commence par un préambule de cinq pages qui nous rappelle l’objectif de cette publication dans le cadre des concours de l’enseignement. Les auteurs nous rappellent ainsi que « les questions choisies pour chaque période permettent d’apprécier la capacité des candidats à maîtriser une thématique particulière, les sources disponibles et les problèmes méthodologiques posés, les différentes approches défendues par les historiens… et donc à transmettre à leur tour, dans le cadre de l’enseignement secondaire, un savoir documenté, contextualisé et problématisé. » (p.7)
Ce manuel doit donc permettre aux candidats de cerner les connaissances attendues de la question, aussi bien le sujet en lui-même que l’historiographie et le traitement des sources.
–La première partie débute par la contextualisation de la question, des bornes chronologiques et spatiales ; avec pour précision les enjeux de la question. S’ensuit le chapitre sur la définition de base et l’approche historiographique des notions et concepts de l’intitulé de la question. Le point sur la méthodologie qui suit est un rappel appréciable. Afin de bien maîtriser le contexte des sources, nous voyons Athènes à l’époque classique, qui est un cas particulier par sa foisonnante documentation, les auteurs ont écrit les points importants à retenir pour contextualiser les documents : les lois de Solon, les plaidoyers des orateurs attiques, le théâtre, les épitaphes, les stèles etc… nous permettant de comprendre les liens familiaux et sociaux. Autres informations par l’étude rapide de Sparte à l’époque classique et hellénistique ; puis de façon générale le monde grec à l’époque hellénistique, avec notamment l’Egypte lagide.
Ces pages enrichissantes sont complétées par l’étude des Étrusques (agrégation), de Rome avec la loi des XII Tables, les comédies latines.
– C’est la deuxième partie intitulée « Le partage d’un même foyer : la dimension résidentielle de la famille » qui entre dans le vif du sujet. D’abord une étude démographique des familles antiques à travers les définitions et historiographie. Puis, l’étude de la maison grecque et romaine. Ensuite, « l’économie domestique » qui interroge sur la dimension économique des organisations familiales.
– La troisième partie est intitulée « Famille et reproduction sociale : entre normes et pratiques ». Elle commence par un court chapitre traitant de généralités sur le droit de la famille. Le chapitre suivant concerne « la famille en tant que groupe dépendant de l’autorité d’un chef de famille ». S’ensuit un chapitre sur le mariage dans le monde grec et le mariage romain ; un autre sur la transmission (succession et transmission des biens en dot ou héritage).
– La quatrième partie s’intitule « Les liens familiaux : une construction sociale et religieuse » et commence par le chapitre « Se marier pour avoir des enfants » avec l’étude des rituels du mariage grec et romain, de la sexualité, la grossesse. Le chapitre suivant traite de « l’enfant potentiel au nouveau-né ». Le fœtus fait l’objet d’une grande attention et des rites sont présents dès la vie in-utero de l’individu. Ensuite, le chapitre suit le cours de la vie de l’individu « De la naissance à l’âge adulte » avec les rites de passage et de reconnaissance sociale. L’avant dernier chapitre de cette partie concerne les funérailles comme étant « la sociabilité des vivants et des morts ».
La partie est clôturée par un chapitre traitant par les « ordres et désordres de la procréation » avec notamment l’étude de la stérilité, de la contraception et de l’avortement, de l’infanticide.
– La cinquième partie est intitulée « Conclusion » et traite de l’élargissement de l’enquête aux familles « en marge », c’est-à-dire étudier les petites gens qui représentent des personnes ayant une grande diversité de statuts. Aussi bien les handicapés physiques ou mentaux, des personnes excluent pour leur situation économique (pauvres), politique (exilés) ou encore ethniques (les métèques) et sociales (célibataires, veufs/veuves…).
Les auteurs souhaitent avant tout signaler quelques pistes de réflexion, qui pourraient faire l’objet d’un autre ouvrage.
Enfin, les évolutions récentes de la recherche constituent les dernières pages de cet ouvrage. Quelques pages qui permettent d’être au courant de l’actualité de la recherche, utile autant aux candidats aux concours de l’enseignement pour l’oral d’Analyse de Situation Professionnelle qu’aux professeurs en poste.
– Pour conclure, cet ouvrage est très intéressant dans la mesure où il associe monde grec et l’Italie : les auteurs comparent ces deux espaces tout au long de l’ouvrage, ils n’ont pas choisi de faire une partie traitant du monde grec et une autre traitant du monde italien. Les comparaisons et la lecture sont alors fluides. De plus, elles permettent aux candidats d’assimiler plus facilement les caractéristiques de ces deux mondes, qu’ils soient similaires ou non.
Les auteurs font très souvent références aux historiens, aux travaux anciens ou actuels. L’ouvrage est ponctué de références textuelles, de tableaux de statistiques… ce qui n’est pas négligeable pour aussi s’entraîner à une éventuelle épreuve écrite de commentaire de documents.