C’est une nouvelle et quatrième édition mise à jour de ce classique pour étudiant en licence d’histoire ou lettres classiques.
Cet ouvrage collectif est coordonné par Nicolas Richter, professeur d’histoire grecque de l’école normale supérieure de Lyon. A ses côtés, des professeurs d’histoire grecque : Jean-Marie Bertrand (université de Paris 1), Jean Ducat (université de Nice), Alain Fouchard (université Grenoble Alpes), Catherine Grandjean (université de Tours), Yves Lafond (université de Poitiers), Bernard Legras (université Paris 1), Brigitte Le Guen (unversité Paris 8), Josette Renard (université Montpellier 3) mais aussi Michèle Brunet (professeur d’épigraphie grecque université Lyon 2), Jean-Marc Luce (professeur d’archéologie grecque, université de Toulouse) et Raphaël Orgeolet (maître de conférences en archéologie de la Méditerranée à l’Age de bronze.
Ce manuel tout en un (cours magistral sur chaque période – le monde égéen au IIe millénaire ; la Grèce archaïque ; l’époque classique ; l’époque hellénistique -, méthodologie et documents) est un outil fort utile pour commencer en histoire ancienne.
Néanmoins, si le contenu du cours est fiable et de qualité, il reste un aperçu et les notions abordées seront à approfondir pour une réelle connaissance de la Grèce du IIe millénaire avant J-C à l’époque hellénistique.
Par ailleurs, l’époque classique reste le noyau de l’ouvrage (quatre chapitres et une partie d’un cinquième lui sont consacrés soit près de la moitié de l’ouvrage). En effet, cette période historique est retracée plus précisément que les autres : nous aurons ainsi une idée assez précise des fonctionnements des deux principales cités, à savoir Sparte et Athènes, de leurs institutions politiques, de la vie économique et sociale ou encore de la religion.
Les atouts réels de cette parution sont clairement les études de documents qui permettent l’accès à divers supports pour les étudiants : croquis, textes, plans, images. Leur variété est à noter.
L’acquisition des méthodes sera facilitée à la découverte des études de documents et des sujets de dissertation dont une correction est proposée le plus souvent. La méthodologie, les écueils à éviter, la mise ne place d’une problématique sont autant de points qui doivent retenir l’attention des étudiants. Des compléments documentaires sont également exploitables en ligne pour ceux qui voudront aller plus loin.
Chapitre 1 : le monde égéen au IIe millénaire (par Josette Renard et Raphaël Orgeolet)
Ce chapitre retrace les connaissances acquises sur les premières civilisations connues, d’abord la civilisation minoenne puis mycénienne, avant d’aborder les « siècles obscurs », période souvent méconnue qui est ici intéressante au travers notamment de l’étude de documents sur les tombes de Lefkandi.
Chapitre 2 : la Grèce archaïque (par Nicolas Richter et Jean-Marc Luce)
Nicolas Richter s’attache dans une première partie à exploiter les sources homériques et les textes d’Hésiode, riches d’indications sur les cités de cette époque. Du village, ces sources révèlent un passage au synoecisme. Des tyrannies, quoique de courte durée, ont aussi fait leur apparition à cette époque. L’auteur s’attachera enfin à la place de Sparte et d’Athènes qui connaît alors une mise en forme législative (c’est l’époque de Dracon, Solon et Pisistrate). Dans un second temps,Jean-Marc Luce abordera la colonisation, détaillant causes et objectifs ainsi que ktisis / fondation de la nouvelle cité en tant qu’acte religieux, matériel et politique.
Chapitre 3 : Sparte à l’époque classique. Société et institutions (par Jean Ducat)
Jean Ducat s’intéresse aux cités périèques autour de Sparte, s’attachant à montrer en quoi elles sont à la fois autonomes et dépendantes. Il met en lumière que le fondement économique demeure la propriété terrienne dont l’exploitation est rendue possible grâce aux hilotes. La structure et l’évolution du corps civique sont aussi abordés, de même que les institutions politiques (assemblée, gérousie, rois, éphores).
Un document commenté (« La conspiration de Cinadon », Xénophon, Helléniques, III, 3, 4-11) et une dissertation (« Le pouvoir à Sparte entre le Vème et le IVème siècles) sont proposées avec correction. Deux autres dissertations ne seront données qu’avec quelques pistes (« Sparte, cité aristocratique ? » et « L’unicité de Sparte »).
Chapitre 4 : les institutions et la vie politique athénienne aux Ve et IVe siècles avant J-C (par Alain Fouchard)
Si la partie cours est loin d’être exhaustive (Alain Fouchard aborde le principe de citoyenneté et de non citoyenneté, les organes de la démocratie athénienne et fait un résumé de la vie politique athénienne au cours de ces deux siècles), la partie documents et dissertations apporte un réel complément. L’extrait proposé des Guêpes d’Aristophane met en lumière par exemple le fonctionnement de la justice athénienne mais le professeur est attentif à l’aspect littéraire et comique du texte et met en garde l’étudiant : une lecture au premier degré est à éviter !
Chapitre 5 : les relations internationales en Grèce aux Ve et VIe siècles (par Nicolas Richter)
Nicolas Richter s’intéresse aux trois grandes puissances successives en Grèce : Athènes, Sparte, la Macédoine. La dissertation « Philippe II et Athènes » démontre les rapports complexes entre les deux puissances, souvent réduits à une opposition entre deux personnes : le roi Philippe et Démosthène.
Chapitre 6 : la vie économique et sociale à l’époque classique (par Michèle Brunet et Catherine Grandjean)
Ce chapitre retrace les échanges économiques, de l’échelle des cités à celle des particuliers.
Le document commenté autour d’une monnaie delphique montre les enjeux monétaires, l’amphictionie cherchant en l’occurrence à faciliter par ce biais la reconstruction du temple d’Apollon.
Chapitre 7 : la vie religieuse dans le monde grec à l’époque classique et à l’époque hellénistique (par Brigitte Le Guen)
Brigitte Le Guen partage son cours en deux temps : la vie religieuse dans le cadre civique et hors du cadre civique.
Les sanctuaires panhelléniques ont une place primordiale en Grèce, notamment Olympie, objet de la dissertation expliquée. Les cultes des divinités oraculaires et guérisseuses, les cultes à mystères mais aussi la pratique de la magie sont également abordés.
Chapitre 8 : les rythmes de l’époque hellénistique (par Jean-Marie Bertrand)
L’abord est chronologique : les premiers partages (323 à 321), les guerres des Diadoques (321 à 281), les grandes dynasties (278 à 221), les crises (221 à 188), la fin des royaumes (188 à 31).
Les documents exploités seront une proclamation de la liberté des Grecs par Antigone en 315 et un échange épistolaire entre Antigone le Borgne et la cité de Scepsis.
Une dissertation sur « le monde hellénistique en 220 » clôture le chapitre.
Chapitre 9 : économie et société à l’époque hellénistique ; l’Egypte ptolémaïque (par Bernard Legras)
Bernard Legras met en lumière l’aspect multi-culturel de la société à l’époque hellénistique. Il s’attache ensuite à l’économie rurale (qui sépare voire oppose Egyptiens et Grecs) puis urbaine.
Les documents évoquent la fondation d’Alexandrie (plan établi d’après Jacob et récit de Diodore de Sicile) et mettent en lumière la fascination qu’a exercé la ville sur les Anciens.
Chapitre 10 : les sources littéraires de l’histoire de la Grèce entre le VIe siècle avant J-C et le IIe siècle après J-C (par Yves Lafond)
D’Hécatée de Milet à Polybe, les historiens du monde hellénique sont répertoriés par genres littéraires : éloquence – judiciaire, politique -, poésie, philosophie.
L’ouvrage est dirigé par Nicolas RICHER. Notre spécialiste de Sparte, Jean DUCAT, est professeur honoraire de l’Université de Nice Sophia-Antipolis. Cordialement.