Dargaud republie certaines de ses bandes dessinées en format poche, plus accessible financièrement et plus facile à transporter. C’est le cas de ce Glenn Gould, initialement paru en 2015.
Sandrine Revel parvient à mettre en images la musique et le parcours de ce pianiste de génie. La bande dessinée alterne entre l’hospitalisation suite à un AVC et les derniers jours du musicien et des moments clés de sa vie et de sa carrière. Enfant doué, il est solitaire et déjà hypocondriaque, consacrant son existence à l’apprentissage du piano. Il se distingue par sa mauvaise tenue sur scène, mais surtout par sa capacité à réinterpréter les oeuvres.
L’enregistrement des Variations Goldberg de J.S. Bach en 1955 lui assure éloges des critiques et succès auprès d’un large public. Sa notoriété n’atteint cependant pas l’URSS, où il reste inconnu. Une tournée triomphale à partir de 1957 le fait connaître, mais il tombe malade. Il prend surtout conscience de vouloir se consacrer avant tout aux enregistrements. Il abandonne ainsi les concerts dans les années 1960. Selon lui, l’écoute doit être individuelle et perd en qualité dans le cadre d’une salle de concert. La musique est ainsi associée à une forme de contemplation, restituée de manière esthétique à travers les cases de Sandrine Revel. Cette dernière met en avant paysages déserts et nuageux tout au long des planches, appréciés par le pianiste : « Je tenais pour acquis que tout le monde partageait ma passion pour les ciels nuageux. J’ai eu tout un choc en apprenant que certaines personnes préféreraient le soleil » (Glenn Gould).
Le personnage solitaire, attachés à ses pianos et aux animaux avant tout, s’éteint le 4 octobre 1982. L’ouvrage s’achève par une playlist de l’auteur, une discographie partielle, une courte bibliographie et des références de DVD.
Jennifer Ghislain