Il fallait avoir foi en son auteur, Pierre Alary également l’illustrateur, pour que les Éditions Rue de Sèvres, envisage de publier une adaptation en bande dessinée du célèbre roman de Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent. Cet ouvrage témoigne d’une époque révolue, d’un temps que l’actualité récente réprouve, chargée du sentiment de repentance et des luttes pour exiger réparation, marquée par le mouvement Black Lives Matter ou encore la destruction de statues, de part et d’autre de l’Atlantique.

L’histoire du roman de Margaret Mitchell est bien connue. Elle a été reprise de nombreuses fois comme dans La bicyclette bleue de Régine Deforges accusée de plagiat.

En 1861, dans l’État de Géorgie, Scarlett O’Hara, une magnifique jeune fille du Sud, participe à un bal dans la plantation voisine, Les Douze chênes où on annonce le mariage d’Ashley Wilkes avec sa cousine Mélanie Hamilton.

Est-ce possible ? Scarlett aime Ashley depuis l’enfance. Ce dernier n’a certainement pas compris son amour ! Pourtant malgré les sollicitations  de nombreux prétendants, Scarlett avoue sa passion à l’intéressé qui se plie à la tradition familiale. Chez les Wilkes, on se marie entre cousins depuis des générations. La présence fortuite de Rhett Butler dans la pièce où se déroule l’échange amoureux, un homme source de tous les scandales, fournira les multiples péripéties du roman.

« Il y aura toujours des guerres parce que les hommes aiment la guerre plus que l’amour des femmes »

D’autres enjeux se dévoilent en ce jour fatidique : les États du Sud- américain déclarent la guerre à ceux du Nord. Les jeunes hommes de l’assemblée s’impatientent d’en découdre avec ces yankees arrogants. Tous, sauf Ashley Wilkes et Rhett Butler qui comprennent la gravité des événements qui se trament. La guerre de sécession vient de commencer. 

Ce premier volume s’arrête au moment où Scarlett s’apprête à séduire Rhett Butler pour sauver la plantation familiale de Tara. En effet, l’aventurier a gagné beaucoup d’argent pendant le conflit en se livrant à de la contrebande avec l’armée au Nord…

Une belle adaptation du roman-fleuve de Margaret Mitchell

Le roman paru en 1936, est entré dans la légende grâce au film éponyme réalisé par Victor Fleming, trois ans plus tard, avec les acteurs vedettes Vivien Leigh et Clark Gable, récompensés de 8 Oscars. L’auteur de cette BD s’empare facilement des personnages et livre des dialogues aux répliques acerbes, hypocrites et cyniques dont sont capables Scarlett et Rhett en de multiples occasions sans romantisme excessif.

Cet album de grand format est magnifique. Édité sur du papier de qualité avec une reliure tissu, il suscite un vrai plaisir de lecture. Il est conseillé pour tout public, bédéistes, néophytes ou historiens. Tous apprécieront le dessin aux couleurs chaudes à l’image des étés du Sud étasunien. On attend avec impatience le deuxième volume !