L’ouvrage interpelle dans le contexte actuel, « surfe » sur la vague actuelle du concept du « mieux-vivre ensemble ». Comprendre pour tolérer, accepter ? Le texte est bien adapté pour un public d’adolescents : court, illustré par des dessins où l’inspiration de Magritte se fait sentir, pour des œuvres qui accompagnent judicieusement le texte, il accompagne le parcours de l’enfant dans le développement de son esprit critique en apportant la connaissance, les mots pour contrer les intégrismes.

L’auteur : directeur de l’Institut des Sciences de la Diversité, chercheur associé à la Chaire Management & Diversité, à l’université Paris Dauphine.
En savoir + sur lui : sa biographie.

 

L’ouvrage part du constat que « des milliers de cultures, de traditions, et de religions se rencontrent, se côtoient et parfois cohabitent ». Les problématiques sont les suivantes : comment se libérer des préjugés archaïques qui entretiennent la peur de l’Autre, le racisme, l’antisémitisme, le sexisme et les discriminations ? Comment faire coexister une diversité de pratiques religieuses sur un territoire partagé ? Comment répondre aux discours intégristes ? Comment vivre avec des personnes différentes de soi ?

A l’heure où nos pratiques attendent une clarification des valeurs, une pratique du débat philosophique, la démarche ne peut qu’être applaudie. « Soyons des accélérateurs du mieux-vivre ensemble », le postulat est ambitieux : il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’inciter à l’engagement personnel en faisant fi de la peur de l’autre. L’autre, « un semblable, c’est-à-dire un être doté de la même conscience, de la même liberté et des mêmes droits que soi ». Mais, l’ouvrage n’est pas réservé à un public d’adolescents, intergénérationnel, c’est un vibrant plaidoyer pour la tolérance et le respect de la diversité culturelle à un moment crucial de l’histoire de notre humanité.

L’auteur revient sur les récits de la création du monde. Dans la lignée de Mircea Eliade, Mr Banon s’attache à souligner le fait que nous sommes des êtres attachés aux symboles et aux mots. De la différenciation originelle entre l’homme et la femme à la globalisation actuelle, c’est la désacralisation des territoires et le constat sans appel de la nécessité de respecter les différences.

Lors d’une interview au journal la République, l’auteur a prononcé cette phrase que j’aime beaucoup : « les extrémistes refusent de rencontrer (les) différences et veulent provoquer un repli, diviser les sociétés. Les religions ne sont pas responsables. Elles servent de costumes épiques aux terroristes pour légitimer leurs actions ».

Une réflexion pour nourrir le débat grâce à des clés sur les stéréotypes, sur l’identité, sur la religion, sur la liberté d’expression, la laïcité, la mixité, l’humanisme, le tout en s’appuyant sur des penseurs remarquables et des acteurs qui ont lutté pour l’égalité, la fraternité, le respect des autres, la connaissance universelle. Une charte du mieux-vivre ensemble conclut l’ouvrage et à elle seule, résume la portée remarquable de cet ouvrage. Si la morale est bien présente, les messages sont finement adressés à un public certainement vite conquis.

Un ouvrage précieux !

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