Stéphane Germain propose un guide, à la fois théorique et pratique pour l’éducation au développement durable. Notons que des pistes d’activités sont disponibles en ligne, sur le site des éditions De Boeck.
L’auteur rappelle la publication en 2017 du référentiel mondial de l’UNESCO qui sert de base à sa réflexion. Les ODDobjectifs du développement durable sont, dès l’introduction déclinés en relation avec les programmes scolaires et les compétencesTableau p. 19.
Il regrette le peu de mise en œuvre, depuis cette date. Pour l’auteur, au-delà de la responsabilité des décideurs publics, il faut analyser les modèles pédagogiques qui favorisent plus ou moins l’action. Son but est de permettre aux enseignants une appropriation du référentiel de l’UNESCO.
Démarche pédagogique
C’est l’occasion de passer en revue les théories de l’apprentissage : approche transmissive, constructiviste… ; la différence entre programme et curriculum…
Nul doute que cet ouvrage trouve sa place dans la formation initiale des enseignants.
Les objectifs visés par le référentiel de l’UNESCO sont déclinés avec quelques exemples. On retiendra notamment le focus 5 : les formes de l’engagement pour le développement durablep. 34 et la progression des contenus en références aux programmes du cycle 3 à la terminale. Des exemples de thématiques sont suggérés pour chaque niveau.
La pédagogie de projet est mise en avant.
Enfin, les rôles des enseignants et des partenaires potentiels sont mis en perspective. L’évaluation est rapidement évoquée.
Compétences essentielles
Listées, dès les premières lignes du chapitre, elles sont ensuite analysées.
L’analyse systémique, si peu présente dans la pensée cartésienne, rencontre des obstacles comme l’anthropocentrisme.
La résolution intégrée de problèmes ou la capacité à intégrer différents cadres de réflexion à la résolution d’un problème. Les exemples concrets sont à aller chercher sur le site de l’éditeur.
Je n’ai pas pu y avoir accès. Sans doute avec un compte enseignant, ce qui suppose une attestation officielle !
La réflexion critique, pour l’auteur repose sur la critique du concept de civilisation et sur celle de l’information. Cela demeure très vague.
L’analyse normative, ou la capacité à comprendre et à analyser les normes et valeurs avec un renvoi au site sur les « modes de vie durable ». L’auteur propose une réflexion sur l’éthique, les principes de précaution, de prévention et de réparation, en relation avec la charte française de l’environnement. Il est ensuite question de justice environnementale.
La connaissance de soi ou la capacité à réfléchir à son propre rôle.
La coopération est abordée à travers un schéma des freins à l’engagement et prône une approche collaborative des décisions.
Activités d’apprentissage
L’auteur présente un éventail d’activités : défis, quizz, cartographie des controverses, eco-days… avec, pour chaque proposition, une liste des compétences à travailler, mais sans proposer de vrais exemples.
Celui sur le profil fictif pour clarifier les valeurs semble peu réaliste(p. 156-159).
Concernant les jeux de rôle, on aurait souhaité des exemples précis de supports, il en existe beaucoup, souvent hors Éducation nationale, mais on a une liste: égalité salariale, éoliennes…, reste à les fabriquer !
Si le lecteur attend, comme l’indique le titre, un guide pratique, il sera déçu.
L’ouvrage est plutôt théorique, à moins que les aspects pratiques aient été relégués au site, ce qui limite grandement l’intérêt d’un ouvrage et impose la consultation en ligne, non dénuée d’empreinte carbone, ce qui ne paraît pas cohérent avec les buts visés.