Himalaya : peuples menacées, richesses convoitées
Télécharger le fichier PNG. La première bonne surprise est de constater une baisse de prix par rapport aux deux premiers numéros (de 9,90 € à 5,90€) pour une maquette identique. Consacré à l’Himalaya, ce troisième numéro se compose de dix articles. Le premier est un entretien avec Gérard Toffin, directeur de recherche émérite au CNRS et memhre du Centre d’études himalayennes. Cet entretien insiste sur les délimitations géographiques de l’Himalaya. La plus haute chaîne de montagnes du monde s’étend du Pendjab à l’ouest, jusqu’au Nord de la Birmanie à l’Est. Le versant sud forme un escalier avec le passage des forêts tropicales à des forêts de chataîgniers, des prairies, puis des neiges éternelles au-delà de 5000 mètres d’altitude. Le versant Nord, c’est à dire le plateau tibétain est alors un espace désertique se caractérisant par une pluviométrie très faible et la rareté de la végétation. Gérard Toffin insiste notamment sur le fait que le versant nord de l’Himalaya est bien l’une des composantes de l’arc himalayen. « La chaîne de montagne n’est pas une barrière » puisque des échanges commerciaux entre l’Inde, le Tibet et la Chine sont attestés depuis le VIIIème siècle. Ce brassage culturel d’inspiration commerciale se retrouve notamment au Népal. Le pays survit grâce aux remises de fond de la diaspora népalaise composée de 3 millions de personnes (4 milliards d’€ par an). Enfin, le risque de marginalisation du pays, face à l’Inde et la Chine est évoquée. L’article du dessinateur Cosey insiste quand à lui sur la perception des paysages réels et imaginaire (à travers la bande dessinée « Jonathan »).
L’article de Jean-Luc Racine est précieux pour éclairer les revendications de chacun des États vis-à-vis de régions contestées : l’Aksai Chin, l’Arunachal-Pradesh, le Jammu/Cachemire. La carte accompagnant l’article peut tout à fait être mobilisée au lycée. Parmi les derniers articles, celui d’Hélène Ferrarini sur le Bhoutan permet de mieux comprendre les logiques spatiales propre à cet État, dont la renommée internationale est fondée sur le Bonheur National Brut. De la taille de la Suisse ou de Taïwan, cet État est le dernier royaume bouddhiste de l’Himalaya. A titre d’anecdote :
– Les premières routes sont apparues dans les années 1960.
– La télévision et Internet ont été légalisés en 1999.
– Les premières élections démocraties datent de 2008.
Les dernier articles s’attachent à décrire l’Himalaya à travers : les langues dans un entretien très stimulant (avec Nicolas Tournadre), la littérature tibétaine dans un article technique (avec Françoise Robin), les approvisionnements en eau (avec Ornella Puschiasis) et les Sherpas (écrit par Isabelle Sacareau). Hormis l’article de Monique Fort sur la géographie physique de l’espace (trop difficile d’accès), l’ensemble des articles est adaptable au lycée.
La carte au verso, est, une fois de plus de grande qualité graphique et scientifique.
A noter que les prochaines sorties dans cette collection, prévues pour 2016, s’intéresseront à la Chine (« une puissance maritime »), à Berlin (« laboratoire d’innovations ») puis à l’Inde (« entre démocratie et puissance »).
Antoine BARONNET @ Les Clionautes.