Les drones sont la marque d’un esprit tout à fait novateur. Du renseignement aux missions d’attaque, l’auteur Océane Zubeldia démontre que les drones sont, aujourd’hui, un outil indispensable pour toute campagne militaire. Les drones sont aussi utilisés pour le maintien de l’ordre, et ce en dehors de tout contexte militaire. Leur coût financier est, toutefois, énorme.

Chercheur au Centre d’études stratégiques aérospatiales, le Capitaine Océane Zubeldia est docteur de l’université Paris IV-Sorbonne. Elle vient de signer une Histoire des drones. De 1914 à nos jours, publiée aux éditions Perrin. Cette enquête qui découle pour partie de la thèse de doctorat de l’auteur est la première étude sur ce sujet.

La naissance des drones se situe en 1918. A cette époque, on évoquait des avions sans pilote. Dans les années 1930, en Grande-Bretagne, on parlait à leur égard de target drones. C’est le 15 novembre 1937 que les Etats-Unis d’Amérique réalisèrent avec succès le premier vol d’un engin inhabité. Ils furent très rapidement imités par les autres grandes puissances.

Durant la Guerre Froide, sous la présidence de Ronald Reagan, la notion de guerre des étoiles a fait son apparition. Dans les années 1990, on évoquait de façon mystérieuse les « UAV », c’est-à-dire les véhicules aériens sans pilote. Ensuite, on a parlé de la doctrine « zéro mort ». Désormais, constate l’auteur, nous ne sommes pas loin de la guerre de type jeu vidéo.

L’importance du renseignement est aussi l’un des éléments expliquant le développement exponentiel du recours aux drones. Les Etats-Unis d’Amérique sont les premiers utilisateurs des drones. Les drones y sont au cœur de la politique d’emploi et de défense, surtout pour certains pays comme Israël. Il est à noter que ce même pays utilise des drones aux niveaux maritime et terrestre. Outre-Atlantique, le budget alloué à la recherche sur les robots micromécaniques serait de 40 millions.

La réalité rejoint parfois la science-fiction : on parle par exemple de « robot insecte », comme dans le film « Le cinquième élément », où un robot cafard est commandé par des électrodes ! Rien de moins.
Existerait aussi la possibilité de déguiser l’homme en robot avec l’aide d’un exosquelette. Cela lui permettrait de soulever des charges lourdes.

Cet ouvrage a le mérite de soulever une question importante, mais on aimerait de substantiels approfondissements, notamment sur la politique internationale qui est résumée d’une façon un peu simpliste : il y aurait d’une part les États-Unis d’Amérique qui emploieraient de façon très récurrente la force et d’autre part l’Europe qui se noie dans de vaines discussions. Le fait que le sommeil soit de plus en plus souvent considéré comme l’ennemi du soldat est passé sous silence, ainsi que l’hostilité structurelle des opinions publiques envers toute effusion de sang.

Jean-Paul Fourmont