Bibliothécaire et passionné d’histoire, Didier Chauvet a déjà publié plusieurs ouvrages chez le même éditeur, touchant l’histoire de l’Allemagne, le nazisme en particulier, la dernière victime de Jack l’éventreur et le football allemand. Ce nouveau livre est une impressionnante base de données sur ce dernier sujet.Il repose sur la maîtrise des données sportives, mais se réfère aussi aux travaux d’historiens comme Alfred Wahl. Importé d’Angleterre par Konrad Koch qui dut affronter les résistances de ceux qui trouvaient que ce sport rendait les enfants « inaptes pour l’armée » et germaniser le vocabulaire anglophone, le football s’est finalement implanté avec le succès que l’on sait chez les quadruples vainqueurs de la coupe du monde. Sport initialement bourgeois (un ouvrier qui se blesse risque de perdre son emploi), il fait l’objet d’une pratique de masse dès l’évoque de la Première Guerre mondiale (480000 licenciés en 1920). Il n’est devenu qu’assez tardivement et après de nombreux débats un sport professionnel, rejeté notamment par les nazis.
On trouvera dans ce livre
- l’histoire de l’équipe nationale avec le score de tous ces matches, et parfois des notices concernant principalement l’aspect sportif des rencontres mais parfois aussi leur contexte et leur importance politique. Le problème du dopage n’est pas évoqué. Le palmarès détaillé est donné y compris pour les équipes de jeunes, comme la liste des sélectionnés avec le nombre de sélections et de buts de chacun.
- Les clubs font l’objet d’un deuxième ensemble de données, avec une introduction nourrie sur l’histoire du championnat allemand (avec des développements importants sur l’attitude des nazis, hostiles au professionnalisme. Par contre peu d’éléments sur les relations avec les grandes entreprises allemandes). La base de données sur les clubs et les joueurs devrait satisfaire les amateurs les plus exigeants en matière d’information sportive.
- La RFA et le football masculin occupent la plus grande partie de l’ouvrage, mais la RDA et le football féminin ne sont pas oubliés, avec dans les deux cas d’utiles notices introductives (toujours centrées sur l’aspect sportif).
Au total la matière de cet ouvrage ne concerne bien entendu que marginalement nos programmes scolaires, mais il pourra rendre des services à un enseignant qui voudrait parler de la politique sportive du nazisme (pour des raisons qui tiennent sans doute aux centres d’intérêt de l’auteur il est moins riche sur les rapports entre football et socialisme, football et mondialisation). Il pourrait être indiqué dans le cadre de TPE à des élèves qui ne craindraient pas d’ouvrir un ouvrage volumineux et sans illustrations. Bien entendu, à titre personnel, les collègues amateurs de football allemand prendront plaisir à se promener librement et butiner dans ce livre.